Le “huandao”, un tour de l’île à pied entre défi et “rite de passage”

De 8 à 12 kilomètres par jour : c’est la distance qu’ont parcourue pendant l’été Hung Li-ping, une professeure de 51 ans, et ses deux filles sur la côte ouest de Taïwan.

Sur leur sac à dos, des grosses pancartes. L’une d’elles indique qu’elles sont en plein huandao, un terme qui signifie “tour de l’île”, en chinois, décrit le quotidien singapourien en anglais The Straits Times.

Le tour de Taïwan, c’est en effet l’objectif que s’est fixé cette petite famille. Une “mission impossible”, comme le relève avec humour The Straits Times, qu’elle compte bien mener à bout.

Durant l’été, Hung et ses deux filles ont longé la côte ouest du pays, raconte le quotidien, se réservant la côte est pour les vacances d’hiver.

Une famille traverse une rizière à Hualien, à Taïwan, en septembre 2022. . PHOTO ANN WANG/REUTERS
Une famille traverse une rizière à Hualien, à Taïwan, en septembre 2022. . PHOTO ANN WANG/REUTERS

Pour de nombreux Taïwanais, le pèlerinage du huandao fait office de “rite de passage” ou de “défi personnel”, expose le quotidien singapourien.

À pied, à vélo ou en bus, ils traversent le pays en suivant un parcours allant de 980 kilomètres à 1 200 kilomètres, selon l’itinéraire emprunté.

“En tant que Taïwanais, nous rêvons tous du huandao. On dit souvent que c’est quelque chose à faire au moins une fois dans sa vie.”

Hung Li-ping, une professeure de 51 ans, au Straits Times

Selon le professeur Chen Li-ju, cité par The Straits Times, le huandao est probablement devenu populaire avec la sortie du film Island Etude du réalisateur Chen Hwai-en, en 2006. C’est l’histoire d’un étudiant qui part en road trip à vélo avant la fin de ses études.

Une réplique du film, devenue célèbre, a eu une grande résonance auprès des Taïwanais : “Il y a des choses, si tu ne les fais pas maintenant, tu ne les feras jamais de ta vie.”

Le huandao, c’est aussi les gens qu’on rencontre durant le voyage. “D’après un dicton bien connu, le plus beau paysage de Taïwan n’est autre que sa population, et c’est effectivement ce que nous avons ressenti pendant notre voyage”, témoigne Hung Li-ping dans le quotidien singapourien.

Elle a “perdu le compte” des personnes croisées durant son périple qui l’ont encouragée et lui ont donné de l’eau ou de la nourriture.

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