Horizons planants aux Trans Musicales

Instruments japonais traditionnels, disco house remuante venue de Brisbane, transe tribale d’un collectif vadrouilleur : bilan réjouissant du festival rennais en trois sensations fortes.

Si l’on mesure la mélomanie du public français en volume d’eau de pluie glacée qu’il est capable d’absorber par dévotion musicale, on aurait bien tort de ne comptabiliser, le week-end dernier, que les frigorifiés de la place de l’Etoile. Pour les 39es Trans Musicales de Rennes, un public varié en a traversé aussi, des flaques, pour acclamer une tout autre sorte de variété. Le festival fouineur récolte chaque année des curiosités en prenant soin de n’oublier personne sur la mappemonde. Les jeunes gloires du rap local Columbine ont su faire aimant pour une partie des festivaliers, mais ils ne déguerpissaient pas non plus devant la fusion de chants d’esclaves et de metal de Zeal & Ardor ou devant une leçon de minimalisme au marimba par Thor & Friends. Toujours en quête d’extrêmes et d’improbabilités, voici trois formations qui mériteraient que des festivals et tourneurs se mouillent aussi pour eux.

Oki Dub Ainu Band

Le Japonais Oki Kano jette une passerelle entre une génération habile de ses doigts et une autre qui a mal au pouce. Quand il entre en scène en manipulant son tonkori, son sérieux muséal se propage et fige les corps. En pinçant cet instrument en voie d’extinction, il transmet aussi, en espaçant les notes, toute la complexité de la pratique de ce bout d’arbre devenu une sorte de cithare, utilisé dans la culture des Aïnous, population aborigène vivant dans le nord du Japon. Le concert démarre comme une suite laborieuse de ces notes très rattachées à des rituels déconnectés de nous. Malgré ses habits traditionnels, Oki Kano ne s’y est lui aussi que récemment plongé. Il travaillait avant dans les effets spéciaux et en a gardé le goût de la surprise, mais pas de cacher les ficelles. Bien que sa jeunesse se soit étiolée, il est un homme du XXIe siècle qui manifestement (...)

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