"Honteux", "historique": les politiques divisés après les mandats d'arrêt requis contre Netanyahu et les chefs du Hamas

Si la gauche se félicite de la "demande historique" du procureur de la Cour pénale internationale, la droite et son extrême dénoncent un "parallèle insupportable" entre Israël et le Hamas.

Les uns dénoncent une "équivalence insupportable" et un "parallèle honteux", les autres saluent une "demande historique". La classe politique se divise après que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a réclamé ce lundi 20 mai des mandats d'arrêts contre des dirigeants du Hamas et du gouvernement israélien, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Cette demande est dénoncée par la droite et son extrême. "On ne peut pas mettre de signe égal" entre "un état démocratique et des terroristes", a estimé le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu sur RTL ce mardi 21 mai. L'élu d'extrême droite s'est également dit "très étonné" de la position de la France qui a indiqué, via son ministère des Affaires étrangères, qu'elle "soutient la CPI".

A droite, le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau a lui aussi dénoncé sur Sud Radio un parallèle "insupportable", défendant le "droit d'Israël à se défendre" même si sa riposte à Gaza est "sans doute mal proportionnée".

La tête de liste de son parti aux élection européennes, François-Xavier Bellamy a pointé sur Public Sénat la "partialité manifeste" du procureur de la CPI, dont la position "ressemble à une forme de militantisme inquiétant".

"Faire un parallèle entre les dirigeants israéliens et le Hamas (...) est une honte", a tranché sur CNews et Europe 1 sa rivale d'extrême droite Marion Maréchal (Reconquête!), qui "réfute totalement ce qui est insinué à travers cette poursuite, à savoir qu'il y aurait un génocide à Gaza".

La gauche, elle, s'est félicitée des annonces de la CPI, LFI et les communistes insistant sur les annonces visant Benjamin Netanyahu. "Israël/Palestine. Le 7 octobre, les insoumis ont demandé la punition de TOUS les crimes de guerre. La Cour pénale internationale lance un mandat d'arrêt contre ceux qu'elle accuse d'en être les auteurs sur la base de son enquête", a écrit sur X Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise qui a mis Gaza et la dénonciation du gouvernement israélien au coeur de la campagne de son mouvement pour les élections européennes du 9 juin.

"Nous serons entièrement satisfaits quand le génocide s'arrêtera. La France doit appliquer la promesse du ministre (des Armées, Sébastien) Lecornu et poursuivre les Français qui participent au génocide", a-t-il ajouté en référence aux binationaux franco-israéliens qui servent dans l'armée israélienne.

Se focalisant sur la partie des décisions de la CPI visant Israël, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a estimé que "la France et l'Union européenne doivent en prendre acte en décrétant un embargo sur les livraisons d'armes et en décidant de sanctions contre le gouvernement israélien".

Même approche pour Fabien Roussel, le chef des communistes:

"Crimes de guerre et crimes contre l'Humanité. Voilà les mots de la Cour pénale internationale qui émet un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu", a-t-il dit également sur X.

"Demande historique du procureur de la CPI visant à obtenir des mandats d'arrêt contre Netanyahu, son ministre de la défense et trois dirigeants du Hamas, pour crimes de guerre et crime contre l'humanité. Le droit international par dessus tout", a déclaré de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, englobant dans sa réaction Israël et le Hamas. "Mandat d'arrêt de la CPI, seule manière d'arrêter le massacre à Gaza", a estimé de son côté la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Le procureur Karim Khan n'a pas émis lui-même de mandats d'arrêt mais a formulé des réquisitions. Ce sont les juges de la CPI qui devront décider s'il donnent suite à ses demandes.

Karim Khan a demandé des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense Yoav Gallant ainsi que contre des dirigeants du Hamas: Yaya Sinouar, chef du mouvement palestinien à Gaza, Ismaïl Haniyeh, chef politique de l'organisation et Mohammed Deif, le chef de sa branche armée. Tous sont soupçonnés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Article original publié sur BFMTV.com