"Honte", "cynisme absolu": Gabriel Attal cible LFI et le RN lors de son discours devant le Crif
Gabriel Attal a accusé les insoumis de "relativiser le drame" des attaques du Hamas du 7 octobre contre Israël. Quant au RN - qui se défend de tout antisémitisme en prenant des distances avec son passé - le Premier ministre a avancé que "le présent se suffit à lui-même" pour prouver le contraire.
D'une pierre deux coups. Gabriel Attal a ciblé à la fois La France insoumise et le Rassemblement national dans un discours au 38e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) ce lundi 7 mai à Paris.
Le Premier ministre a tancé les insoumis sur leur position au Proche-Orient, après que ces derniers ont notamment qualifié les attaques du Hamas du 7 octobre de "crimes de guerre", sans présenter directement le mouvement islamiste comme "terroriste", contrairement au reste de la classe politique.
"Agiter les haines"
"J’ai souvent eu honte ces derniers temps. Honte en entendant certains, trouver des excuses, et relativiser le drame. Honte en écoutant certains élus de La France insoumise parler de mouvement de résistance", a lancé Gabriel Attal.
Avant de s'en prendre directement au leader du mouvement de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, accusant ce dernier d'"agiter les haines" et de "commettre les sous-entendus les plus indignes".
"Le présent se suffit à lui-même"
Le locataire de Matignon s'est ensuite attaqué au "cynisme absolu" de l'extrême droite qui soutient "les Français juifs par réflexe anti-musulman", selon lui.
"Ne nous laissons pas avoir par leur posture", a-t-il enjoint, jugeant qu'"il ne faut pas gratter beaucoup pour voir poindre la réalité". Au moment où Marine Le Pen cherche à balayer tout antisémitisme au RN, en prenant notamment des distances avec son père, multi-condamné pour ce motif, Gabriel Attal n'a pas voulu rappeler le "poids de l'histoire".
"Le présent se suffit à lui-même", s'est-il justifié. Et de poursuivre: "Le présent, c’est un député du Rassemblement national (Frédéric Boccaletti) qui tenait jadis une librairie négationniste baptisée en hommage à un livre de Charles Mauras. [...] Le présent, c’est aussi l’état major de ce parti qui a besoin de plusieurs jours pour trancher la question de savoir ou non si Jean-Marie Le Pen était antisémite."
Durant son intervention, Gabriel Attal a souligné une "déferlante antisémiste", annonçant que "366 faits antisémites" avaient été enregistrés en France au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023".