En Hongrie, le parti “rabougri” de Viktor Orban

Une écorce d’orange étiolée où l’on peut lire “Fid-ex” au lieu de “Fidesz”, nom du parti national-conservateur du Premier ministre Viktor Orban, qui dirige la Hongrie depuis mai 2010. Sur la une de son édition du 25 avril, HVG rabougrit le fruit symbole de la couleur du camp Orbán afin d’illustrer les difficultés de la Fidesz, fragilisée par un scandale de grâce dans une affaire de pédocriminalité, une économie défavorable et l’ascension de l’opposant Peter Magyar.

“Orban se prépare à l’élection européenne la plus difficile”, clame le sous-titre de couverture, dont une étude d’opinion confirme le diagnostic. Selon un sondage de l’institut Zavecz relayé par HVG, seuls 33 % des électeurs sûrs de leur choix voteraient Fidesz au scrutin continental du 9 juin, contre 45 % au début du mois de mars et plus de 50 % avant le scrutin précédent de 2019. “Un résultat n’approchant pas 50 % serait une sérieuse perte de prestige”, relève le magazine.

“Jamais aussi peu inspirée”

HVG souligne “l’incertitude” de la Fidesz, démontrée par le lancement “en catimini” de la campagne européenne d’Orban devant des agriculteurs de Nemesgorzsony, village de l’Ouest pourtant favorable au parti. “Une différence aiguë” avec Peter Magyar, qui “attire les foules” sur sa tournée nationale, estime le magazine. La Fidesz “n’a jamais été aussi peu inspirée”, assène HVG, soulignant que “le scandale de la grâce [d’un homme impliqué dans une affaire pédocriminelle] a profondément blessé le parti et ébranlé sa base”.

La Fidesz “est toujours parvenue à mobiliser des nouvelles masses d’électeurs ces treize dernières années”, notamment “en instrumentalisant l’immigration et la guerre russo-ukrainienne”, observe HVG. Sauf qu’aujourd’hui, après le scandale de la grâce “privant” le parti des sujets de la “protection de l’enfance” et du “combat contre la ‘propagande du genre’”, la Fidesz “doit changer sa stratégie de communication”, car “sa réserve est vide”, affirme le magazine.

Le parti “se porte un peu mieux” pour les municipales, car “l’opposition est absente dans les petites communes”. Mais “sa situation est de plus en plus embarrassante à Budapest”, où sa candidate, “créditée de 16 % dans les sondages”, est distancée par l’indépendant David Vitezy, “à 22 %”, et le maire sortant, Gergely Karacsony, “autour de 40 %”, note HVG.

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