La Hongrie sous l’emprise médiatique du populiste Viktor Orbán

Le Premier ministre, Viktor Orbán, le 24 novembre.

Le Premier ministre étend progressivement son monopole sur les médias, directement ou en les faisant racheter par ses fidèles.

Propagande et mensonges : c’est le menu quotidien de la télévision d’Etat hongroise. Depuis le retour aux affaires du Premier ministre nationaliste et populiste, Viktor Orbán, en 2010, il n’y a pas de journal télévisé sans annonce de la hausse de la production (de fruits, de pièces détachées, ou croissance des exportations, c’est selon). «Cela rappelle les années 50, lorsque la télévision communiste s’extasiait sur les récoltes de blé», observe Szabolcs Szabo, du parti d’opposition centriste Együtt. Comme à l’époque, la télévision d’Etat n’hésite pas à manipuler l’information : un reportage sur les agressions du 31 décembre en Allemagne a ainsi été mixé avec des images d’une jeune femme attaquée par des hommes… au Caire. Autre exemple, celui du bidonnage d’un reportage sur Daniel Cohn-Bendit. On le voyait quitter une conférence de presse, à Budapest, pour éviter de répondre à une question sur ses écrits libertaires de jeunesse. Un montage destiné à le faire passer pour un pédophile et un lâche. En réalité, Cohn-Bendit ne s’était pas esquivé mais avait conversé jusqu’au bout avec la presse. L’auteur du montage, Daniel Papp, a été promu. Pourtant, l’Autorité de surveillance et le Conseil des médias, créés par la loi du 21 décembre 2010, sont censés veiller à ce que tous les médias, publics et privés, livrent une information objective. Mais les deux organismes sont totalement dominés par le Fidesz, le parti de droite du Premier ministre. La Commission européenne, le Conseil de l’Europe et la Commission de Venise (organe consultatif du Conseil de l’Europe sur les questions constitutionnelles) ont critiqué cette loi jugée liberticide, mais le gouvernement Orbán n’a consenti qu’à changer une clause par-ci et une virgule par-là.

Médiocres serviteurs

L’homme fort de Budapest a, en six ans, complètement redessiné le paysage médiatique. Les journalistes (...)

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