Homophobie à l’école : vers une proposition de loi transpartisane pour renforcer les moyens de l’éducation nationale

Une dizaine d’associations LGBT+ exhortent ce vendredi 17 mai l’exécutif à intensifier la lutte contre les LGBTphobies en milieu scolaire.
FatCamera / Getty Images Une dizaine d’associations LGBT+ exhortent ce vendredi 17 mai l’exécutif à intensifier la lutte contre les LGBTphobies en milieu scolaire.

ÉCOLE - « Un manque criant de moyens dans l’éducation nationale, en personnels et en temps disponible, pour lutter contre les LGBTphobies ». C’est ce que dénoncent une dizaine d’associations LGBT+, qui exhortent ce vendredi 17 mai – à l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie –, l’exécutif à intensifier la lutte contre les LGBTphobies en milieu scolaire.

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Un an après la mort de Lucas, 13 ans dont le suicide en 2023 avait suscité une émotion nationale, une réunion interassociative est prévue dans l’après-midi à Paris pour « bâtir une proposition de loi » en présence d’une dizaine de députés issus de plusieurs groupes, dont Ségolène Amiot (LFI), Sabrina Sebaihi (EELV), Éric Martineau (MoDem), Raphaël Gérard (Renaissance) ou encore Fatiha Keloua-Hachi (PS).

Côté associations, l’InterLBGT, Stop Homophobie, Le Refuge et la Ligue des droits de l’Homme, seront notamment présentes, aux côtés de la mère de Lucas, un adolescent de 13 ans qui s’était suicidé le 7 janvier 2023 à Golbey (Vosges). Elle devrait également être reçue vendredi matin par la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet.

« Il est plus que jamais temps d’agir », déclare à l’AFP Julien Pontes, du Collectif Rouge direct, coordinateur de l’appel des associations LGBT+. « Il y a un manque criant de moyens dans l’éducation nationale en personnels et en temps disponible pour lutter contre les LGBTphobies, pour être attentifs à la situation de certains élèves et faire des remontées », ajoute-t-il. « Il faut que ces questions soient prises au sérieux. »

Un contexte inquiétant

Parmi les mesures réclamées par les associations figure la formation obligatoire, initiale comme continue, du personnel de l’éducation sur la question des LGBTphobies. Les associations appellent également à la mise en œuvre effective de l’éducation à la vie sexuelle et affective, inscrite dans la loi depuis 2001 mais peu appliquée dans les faits, et à une hausse des budgets consacrés à la lutte contre le harcèlement scolaire au sens large.

Cet appel a lieu dans un contexte que les associations estiment inquiétant pour les personnes LBGT+ et en particulier les personnes trans. Un rapport sur la transidentité des mineurs, rédigé par le groupe Les Républicains au Sénat, a débouché sur une proposition de loi examinée le 28 mai en séance publique. Les assos LGBT+ estiment que c’est l’équivalent d’un retour des thérapies de conversion, ce que ses auteurs démentent.

Les militants dénoncent également la publication et la promotion du livre Transmania qui se présente comme une « enquête sur les dérives de l’identité transgenre » et une proposition de loi de la députée RN, Joëlle Mélin, visant à « protéger les mineurs contre certaines pratiques médicales et chirurgicales » en matière de transition de genre.

Selon le ministère de l’Intérieur, 8 % des 2 870 crimes ou délits anti-LGBT+ commis en 2023 l’ont été dans un établissement scolaire. Le dernier rapport de SOS Homophobie alerte sur une « vague de transphobie » et fait état de 94 cas de LGBTphobies en milieu scolaire signalés en 2023, allant des insultes au harcèlement.

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