Homme tué à Noisy-le-Grand: comment fonctionne le "téléphone grave danger"?

Un homme a été tué ce mercredi 7 février en début de soirée à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, dans un échange de tirs avec des fonctionnaires de police. Ces derniers sont intervenus à la suite du déclenchement du "téléphone grave danger", détenu par l'ex-compagne de l'homme, connu pour violences conjugales.

Testé dès 2009 en Seine-Saint-Denis et à Strasbourg, le "téléphone grave danger" a été introduit dans la loi en 2014 et permet aux femmes victimes de violences conjugales de solliciter rapidement l'intervention des forces de l'ordre en cas de situation d'urgence. Le dispositif a donc été généralisé en 2014 à l'ensemble de la France, et près de 5.000 téléphones sont aujourd'hui déployés.

Un canal dédié pour les forces de l'ordre

Ces téléphones portables disposent d'une touche "raccourci" préprogrammée, permettant à la victime en grave danger de joindre un service de téléassistance, accessible 7j/7 et 24h/24. Ce dernier est chargé de solliciter rapidement l'intervention des forces de l'ordre par un canal dédié.

"Ça évite de passer par le 17. C'est une ligne directe, qui permet d'avoir très rapidement des fonctionnaires de police ou des militaires de gendarmerie qui sont plus au fait de ces situations de péril imminent", explique Guillaume Farde, consultant police-justice pour BFMTV.

"Comme on vous a remis ce téléphone, on reconnaît que vous êtes dans une situation de vulnérabilité qui tient à un contexte particulier (...) Il y a moins de vérifications d'usage", ajoute-t-il.

Pour permettre une intervention encore plus rapide, "le téléphone est géolocalisé", comme le précise Laurent Valdiguié, journaliste d'investigation au magazine Marianne.

Une période de six mois renouvelable

Ces appareils sont "attribués par les procureurs à toute victime de violences conjugales ou de viol, en situation de grave danger, pour une période de six mois renouvelable. L'attribution du dispositif inclut un accompagnement par une association d'aide aux victimes", expliquait en 2021 le ministère de la Justice, dans un message à l'AFP.

Lorsqu'elles en ont besoin, les juridictions passent commande auprès du service de l'accès au droit et à la justice et de l'aide aux victimes, pour se faire livrer du matériel qui est ensuite activé au moment de son attribution.

D'après le dernier bilan publié par le ministère de l'Intérieur, 118 féminicides ont été recensés en 2022.

Article original publié sur BFMTV.com