Hommage. Avec Jean-Claude Carrière, la France perd un grand cosmopolite

L’écrivain, dramaturge et bibliophile s’est éteint lundi 8 février à l’âge de 89 ans. Le quotidien suisse Le Temps salue la mémoire d’un “honnête homme” des temps modernes, qui savait regarder au-delà de la culture occidentale.

Il était l’arc unissant les textes sacrés de l’Inde et la physique quantique, Octave Mirbeau et Milan Kundera, Borsalino et Le Roi des Aulnes, Abbas Kiarostami et Peter Brook, Danton et Cyrano de Bergerac, Godard et Buñuel… Il a scénarisé quelque 70 films pour le cinéma et une douzaine pour la télévision, signé une douzaine de pièces et autant d’adaptations pour le théâtre, publié une soixantaine de livres, novélisations de films, récit autobiographique (Le Vin bourru), dictionnaires amoureux, romans, essais…

Homme de lettres passionné par les sciences, penseur rationnel attiré par la spiritualité, farceur éternel plein de gravité, intellectuel apte à la légèreté, Jean-Claude Carrière incarnait l’honnête homme dans son acception moderne. “Celui qui sait un peu de tout sur rien ?” ironisait-il, plus sensible aux joies d’une conversation amicale qu’aux honneurs (dont il eut sa part d’oscars, de césars et autres) et aux étiquettes.

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Véritable puits de science, il avait l’élégance de faire passer son interlocuteur pour une source de savoir. Il pratiquait l’art du kôan zen, posant ces questions sans réponse que l’esprit retourne. “Qu’est-ce qu’une journée ?” demandait-il à Jean Audouze, l’astrophysicien avec lequel il avait écrit Regards sur le

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