Hommage à Badinter : comment les élus LFI défendent la participation de Caroline Fiat et Éric Coquerel

POLITIQUE - Insoumis, ici aussi. Plusieurs élus LFI défendent, ce mercredi 14 février, la présence de deux élus membres de la formation à l’hommage national rendu à la mi-journée à Robert Badinter ceci, malgré l’opposition de la famille. Elle ne souhaitait, ni la présence du Rassemblement national, ni celle du parti mélenchoniste.

« Il y a des moments où la Nation tout entière doit être en capacité de se rassembler », a ainsi répondu le coordinateur des insoumis Manuel Bompard, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article. Invité de franceinfo quelques heures avant le début de la cérémonie, le député de Marseille a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un hommage « national », et non « privé » à l’ancien garde des Sceaux (1981-1986).

« On respecte bien évidemment cette peine et ce chagrin. Mais il est normal dans un moment d’hommage national, c’est-à-dire un moment où la Nation tout entière met à distance ses différents politiques, que toute la Nation soit rassemblée », a-t-il expliqué en indiquant selon lui qu’il « ne peut pas y avoir d’hommage national qui exclut une partie de la représentation politique, une partie des Françaises et des Français. »

Si le Rassemblement national a rapidement déclaré que Marine Le Pen et les autres élus de son parti invités avaient décidé de ne pas se rendre Place Vendôme ce mercredi à la mi-journée, la France insoumise a de son côté indiqué qu’elle serait représentée par deux de ses députés. À savoir, Caroline Fiat, la vice-présidente de l’Assemblée nationale et Éric Coquerel, le président de la commission des Finances.

LFI « a porté des combats qui étaient ceux de Robert Badinter »

Un choix qui s’explique, aussi, par ce qu’« incarne » la France insoumise, selon les mots d’Adrien Quatennens sur RTL, au-delà les explications des responsables insoumis depuis plusieurs heures sur un hommage « national » et non un « enterrement privé. »

« Que le RN, qui d’ailleurs n’a pas applaudi l’hommage à Robert Badinter à l’Assemblée, qu’ils décident de ne pas y aller ce n’est pas étonnant. Mais nous, ce que nous incarnons politiquement est davantage proche » des combats de Robert Badinter, a avancé le député du Nord ce mercredi matin après avoir rappelé l’héritage de l’ancien ministre socialiste de la Justice, de l’abolition de la peine de mort à la dépénalisation de l’homosexualité.

À noter que plusieurs voix à gauche reprenant ces arguments. « La République ne dépend pas de la volonté de quiconque », a ainsi expliqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure - un brin gêné - sur Sud Radio, soulignant en tout cas, que l’« on ne peut pas mettre sur un même plan d’égalité » le parti d’extrême droite et « et la France insoumise. »

Selon le chef des roses, LFI « a porté des combats qui étaient ceux de Robert Badinter », « Jean-Luc Mélenchon fut son compagnon de route quand il était socialiste. » Tandis que le Rassemblement national, « dans sa version antérieure (...) conspuait Robert Badinter quand il était garde des Sceaux, était venu crier ’Badinter au poteau’, sous les fenêtres du ministère de la Justice Place Vendôme », a-t-il rappelé.

C’est ce lieu symbolique et inédit, emblématique du 1er arrondissement parisien, que l’Élysée - en concertation avec la famille - a choisi pour cet hommage national, par ailleurs ouvert au public. C’est là que le ministre de François Mitterrand porta la loi du 9 octobre 1981 abolissant la peine de mort, dans une France alors majoritairement en faveur du châtiment suprême.

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