Les homicides, une “épidémie” et un “fardeau” pour les hommes sud-africains

“Notre étude confirme le risque massif, disproportionné et durable d’homicide pour les hommes sud-africains”, avertissent Richard Matzopoulos et Morna Cornell, respectivement professeur honoraire et chercheuse à l’université du Cap, dans une tribune publiée par le site d’information de Johannesburg Daily Maverick.

“Si la violence est une cause majeure de mortalité, principalement pour les jeunes hommes noirs, elle reste largement négligée en tant que problème de santé publique”, poursuivent les universitaires.

En 2012, sur 475 000 homicides recensés dans le monde, 60 % des victimes étaient des hommes de 15 à 44 ans, l’homicide représentant la troisième cause de mortalité pour cette tranche d’âge. “Alors que la violence interpersonnelle est un problème de santé mondial, les pays à bas et moyens revenus portent le fardeau le plus lourd, avec plus de 90 % du nombre total de morts”, notent les cosignataires.

Bien que l’Afrique du Sud compte un taux d’homicides six fois supérieur à la moyenne mondiale et ait lancé un plan stratégique contre les violences faites aux femmes, la violence entre les hommes est “largement ignorée et n’a pas fait l’objet d’une prévention ciblée et significative”, ajoutent les chercheurs.

87 % des victimes d’homicide sont des hommes

Dans la lignée des travaux de l’Assemblée mondiale de la santé, deux précédentes enquêtes nationales sur les homicides se sont intéressées aux victimes femmes et enfants. “Mais rien n’a changé concernant la construction sociale prédominante qui veut que les hommes ne soient ni vulnérables ni victimes de traumatismes”, malgré les éléments de preuves et les statistiques.

“Ce préjugé nous a empêchés de reconnaître que les garçons et les hommes devraient être des bénéficiaires légitimes d’interventions de prévention de la violence”, écrivent encore les chercheurs : en 2017, les hommes représentaient 87 % des quelque 20 000 victimes d’homicide dans le pays – l’étude soulignant que la consommation d’alcool pouvait constituer un facteur aggravant.

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