Le Hirak algérien est-il mort et enterré ?

“Si le Hirak a lamentablement échoué, il a néanmoins réussi à faire connaître au grand public la différence entre un populiste et un politique.” Cette petite phrase, Abdelkrim Zeghileche l’a écrite en grandes lignes sur sa page Facebook.

Cela fait plusieurs années que cet ancien détenu politique plaide pour la transformation du Hirak, le mouvement populaire qui a poussé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à la démission le 2 avril 2019, en mouvement politique qui donnera un candidat unique pour l’opposition à l’occasion de l’élection présidentielle de 2024.

Ancien entrepreneur, dirigeant d’une webradio aujourd’hui fermée par les autorités, Abdelkrim Zeghileche, 48 ans, est une figure du Hirak, le mouvement populaire de grande ampleur entamé en février 2019 en signe de protestation contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, vieux et malade, pour un cinquième mandat.

Arrivé tard dans le combat politique, ce natif de Constantine (est de l’Algérie) a participé à toutes les manifestations dans sa ville natale avant de passer plusieurs séjours en prison. Il a comparu une dizaine de fois devant des juges différents.

Quatre ans après la naissance de ce mouvement populaire, l’homme, qui a intégré entre-temps le parti politique UCP, l’Union pour le changement et la prospérité de la célèbre avocate Zoubida Assoul, estime qu’à cause de la radicalisation de certains le “Hirak a échoué.

“Le Hirak, désormais, c’est moi”

Ce sévère constat ne vient pas ex nihilo. Depuis quatre ans, en effet, les contestations politiques ont totalement disparu. Le président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 dans un climat de tension, a réussi à faire cesser la contestation. “Le Hirak, désormais, c’est moi”, avait-il indiqué à une chaîne de télévision en 2021 [et dans un entretien au Spiegel].

Depuis plus de deux ans, les autorités ont en effet mis en place un arsenal juridique qui criminalise carrément toute action de protestation. Des associations sont carrément dissoutes et des partis politiques ont vu leurs agréments gelés.

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