Heurts entre l'armée et Abou Sayyaf aux Philippines, 23 morts

MANILLE (Reuters) - Des affrontements ont opposé dimanche pendant dix heures l'armée philippine à un groupe de 120 rebelles musulmans d'Abou Sayyaf, faisant 23 morts, a annoncé un porte-parole de l'armée. L'armée a attaqué un bastion d'Abou Sayyaf, groupe lié à l'Etat islamique, sur l'île de Basilan, dans le sud de l'archipel. Les Etats-Unis ont offert une prime de cinq millions de dollars pour la capture de son chef, Isnilon Hapilon. Sur les 23 morts, figurent 18 militaires et cinq djihadistes, dont un Marocain, Mohammad Khattab, et un fils d'Isnilon Hapilon, Ubaida. Sur les 73 blessés, on compte 53 militaires et 20 rebelles. Abou Sayyaf a diffusé des vidéos sur les réseaux sociaux où il annonce se ranger derrière l'EI en Syrie et en Irak, ce qui a attiré aux Philippines des combattants étrangers venus d'Asie du Sud-Est, du Proche-Orient et d'Afrique du Nord. L'armée de son côté a intensifié la lutte contre les rebelles à partir de novembre dernier, a indiqué le porte-parole. Le président philippin Benigno Aquino lui a ordonné de pourchasser Abou Sayyaf pour l'enlèvement et l'exécution de ressortissants étrangers. Sur l'île voisine de Jolo, les rebelles ont libéré vendredi un Italien qui était retenu prisonnier depuis six mois. L'armée est également en alerte parce qu'un autre groupe d'Abou Sayyaf a menacé d'exécuter deux Canadiens et un Norvégien après l'expiration du délai pour le paiement de leur rançon. Un accord de paix a été signé en mars 2014 entre le gouvernement et le plus important des groupes rebelles, le Front Moro islamique de libération (FMIL), ce qui a mis fin à un conflit de 45 ans qui a fait 120.000 morts et deux millions de déplacés. (Manuel Mogato; Danielle Rouquié pour le service français)