Hermoso embrassée par Rubiales : en Espagne, Pedro Sanchez juge les excuses « insuffisantes »

L’équipe espagnole reçue par le Premier ministre Pedro Sanchez ce mardi 22 août après son sacre au mondial
L’équipe espagnole reçue par le Premier ministre Pedro Sanchez ce mardi 22 août après son sacre au mondial

FOOTBALL - Le Premier ministre espagnol sortant, Pedro Sánchez, a jugé ce mardi 22 août que le baiser forcé du président de la fédération espagnole de football sur la joueuse Jenni Hermoso, après la victoire de l’équipe nationale féminine en finale de la Coupe du monde, constituait « un geste inacceptable » et que ses excuses étaient « insuffisantes ».

« Ce que nous avons vu a été un geste inacceptable (...) et les excuses qu’il a faites sont insuffisantes » et « inadéquates », a commenté Pedro Sánchez lors d’une conférence de presse à Madrid en réaction à la polémique qui enfle depuis dimanche, lorsque le président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, a embrassé sur la bouche l’attaquante Jenni Hermoso après le sacre mondial des joueuses espagnoles.

Un peu plus tôt ce mardi, le chef de l’exécutif avait accueilli la sélection espagnole ainsi que Luis Rubiales dans une poignée de main qualifiée de particulièrement « glaciale » par la presse espagnole.

La vidéo d’excuses de Rubiales

Luis Rubiales avait présenté ses excuses dans une vidéo publiée lundi sur les réseaux sociaux, affirmant qu’il s’était agi d’un acte « sans aucune mauvaise intention, sans aucune mauvaise foi ».

Mais Pedro Sánchez a estimé que « les excuses que M. Rubiales a données ne sont pas suffisantes ». « Je pense mê me qu’elles sont inappropriées et qu’il doit donc aller plus loin », a ajouté le chef du gouvernement, dont le pays est considéré comme pionnier dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

À un journaliste qui lui demandait s’il appelait à la démission de Luis Rubiales, Pedro Sánchez a simplement répondu que la Fédération royale espagnole de football (RFEF) n’était pas un organisme dépendant du gouvernement.

Les images tournée dimanche sur le podium de l’ANZ Stadium de Sydney montraient Rubiales embrasser la joueuse sur la bouche en lui prenant la tête entre ses deux mains. Reprises par des médias espagnols, elles se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses critiques.

« Ça ne m’a pas plu, hein ! », avait réagi la N.10 espagnole dans le vestiaire lors d’un direct diffusé sur Instagram, avant de sourire à l’objectif.

Elle avait plus tard expliqué, dans des déclarations transmises à la presse par la fédération et que certains journalistes ont remis en cause, qu’il s’agissait d’« un geste mutuel totalement spontané en raison de l’immense joie que procure la victoire d’une Coupe du monde ». « Le président et moi, nous avons une excellente relation, son comportement avec nous toutes a été parfait et c’était un geste naturel d’affection et de gratitude », avait ajouté Jennifer Hermoso.

« C’est une célébration spontanée, qui se manifeste ainsi. Les deux sont des amis très proches », avait indiqué à l’AFP une source au sein de la Fédération.

Mais depuis, plusieurs ministres du gouvernement de gauche espagnol, dont la ministre du Travail Yolanda Díaz, numéro trois du gouvernement, ont appelé à la démission de Luis Rubiales,  évoquant un geste univoque et passible de poursuites.

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