Haut-Karabakh: Le Premier ministre arménien taxe Ankara et Bakou de "terrorisme"

HAUT-KARABAKH: LE PREMIER MINISTRE ARMÉNIEN TAXE ANKARA ET BAKOU DE "TERRORISME"

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre arménien a accusé mercredi la Turquie et l'Azerbaïdjan de poursuivre le génocide arménien en commettant des actes "terroristes" dans la région du Haut-Karabakh.

"Nous sommes confrontés à une attaque terroriste internationale azéro-turque", a déclaré Nikol Pachinian sur Sky News.

"Pour moi, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une poursuite du génocide arménien et d'une politique de restauration de l'empire turc", a-t-il ajouté, reprenant des arguments déjà avancés dans un entretien accordé récemment au Figaro.

Selon l'agence de presse russe Tass, le chef du gouvernement arménien s'était dit prêt la veille à faire des concessions concernant le Haut-Karabakh si l'Azerbaïdjan en faisait aussi.

Gelé depuis des années, le conflit entre forces azerbaïdjanaises et séparatistes arméniens de cette enclave montagneuse a repris le 27 septembre dernier avec une intensité sans précédent depuis les affrontements qui ont suivi l'effondrement de l'Union soviétique, en 1991.

Le ministère de la Défense de la région séparatiste, cité par Interfax, a fait état mercredi de 40 morts de plus dans les rangs des forces locales, dont les pertes s'élèvent désormais à 280 tués. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'étaient mutuellement accusés lundi de viser des zones civiles.

Le président syrien Bachar al Assad a quant à lui reproché mardi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan d'être le "principal instigateur" de la reprise du conflit et d'avoir envoyé des mercenaires syriens se battre dans le Haut-Karabakh, ce que la France, la Russie et l'Iran avait déjà signalé.

Ankara n'a pas réagi à ses déclarations, mais les autorités turques avaient déjà rejeté des allégations similaires qui, selon elles, entrent dans le cadre d'une "propagande noire" à leur encontre.

A Moscou, Vladimir Poutine a déclaré mercredi qu'il était en contact constant avec Nikol Pachinian. Parlant d'une tragédie, le président russe a lancé un nouvel appel au cessez-le-feu.

La Russie, qui est liée à l'Arménie par des accords de défense, copréside avec la France et les Etats-Unis le groupe de Minsk, chargé de promouvoir un règlement négocié du conflit dans le cadre de l'OSCE depuis le début des années 1990.

(Guy Faulconbridge à Londres et Maria Kiselyova à Moscou, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Henri-Pierre André)