Haut-Karabakh : en Arménie, l'armée russe reste en retrait

Poste d'observation de l'armée russe dans leur base de Gyumri, en Arménie.
Poste d'observation de l'armée russe dans leur base de Gyumri, en Arménie.

L'Arménienne qui tient l'intendance militaire juste en face de la grande base russe à Gyumri hausse les épaules : « Depuis le début du conflit au Haut-Karabakh, fin septembre, les soldats n'ont absolument rien perdu de leurs habitudes. Ils nous achètent des rangers, du matériel de camping, des objets religieux. Ils fréquentent aussi assidûment les cafés et les restaurants de la ville », constate-t-elle. À peine la conversation entamée, un officier russe entre dans la boutique le visage fermé. Les soldats, qui montent la garde devant l'entrée camp, lui ont signalé que des civils s'approchaient de la base 102, armés d'appareils photo? Cet homme de 120 kilos, tout en muscle, le crâne rasé, en treillis de camouflage et sans masque sur le visage entame, un rien menaçant, une longue conversation dans sa langue.

Mais notre « fixeur », russophone, n'a finalement besoin que de quelques minutes pour amadouer le militaire. L'officier finit par sourire. Il nous tend une main chaleureuse, que nous sommes obligés de saisir malgré le coronavirus. Puis il nous invite, non pas à nous servir dans l'intendance de l'armée, mais à pouvoir acheter un souvenir. Un tee-shirt kaki traditionnel de l'armée russe ou un autre tee-shirt, noir, aux couleurs de l'Arménie, avec pour motif le mont Ararat. Gyumri (150 000 habitants), la deuxième ville d'Arménie, accueille depuis 1995 la seule base militaire russe dans le Sud Caucase. Elle l'a obtenue après avoir imposé à l'époque un cessez-l [...] Lire la suite