Hausse en vue à Wall Street, Trump rassure sur le commerce

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes continuent d'avancer vendredi à mi-séance grâce aux déclarations rassurantes de Donald Trump sur le commerce avec la Chine.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,6%.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,91% à 5.329,45 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,94% et à Londres, le FTSE s'adjuge 0,75%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,84%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,04% et le Stoxx 600 de 0,83%.

Après une séance de nette baisse jeudi, aussi bien pour les actions, les rendements obligataires et les cours du brut, les investisseurs ont repris goût pour le risque à la suite d'un nouveau message de Donald Trump.

Le président américain s'est dit convaincu jeudi de la conclusion rapide d'un accord commercial avec la Chine, bien qu'aucune rencontre de haut niveau n'ait été programmée après l'échec des dernières discussions il y a deux semaines à Washington.

Donald Trump a par ailleurs souligné une fois de plus les dangers que représente selon lui Huawei, tout en estimant que le contentieux pouvait être réglé dans le cadre d'un accord global avec Pékin.

"On commence à mieux comprendre le jeu tactique de Trump vis-à-vis de la Chine. Quand cela commence à 'tanguer' de trop sur les marchés de capitaux, il distille des 'petites phrases', faites pour rassurer la communauté financière et, par-delà, les milieux d’affaires", observe Hervé Goulletquer chez LBPAM.

"La question pour l'observateur, et donc pour l'investisseur, est de faire la part des choses entre ce qui est de pure forme et ce qui correspond à une démarche de fond (forcer la Chine à se comporter selon les règles internationales qui font consensus et devenir ainsi un partenaire fiable au sein des échanges mondiaux; ce qui participerait d'une consolidation des perspectives économiques)", ajoute-t-il.

A l'agenda macro-économique, les investisseurs suivront une unique statistique, celle des commandes de biens durables aux Etats-Unis à 12h30 GMT.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Boeing gagnait 2% dans les échanges après la clôture jeudi soir. Des représentants de l'Agence américaine de l'aviation civile estiment que le 737 MAX, immobilisé depuis deux mois, pourrait recevoir fin juin l'autorisation de reprendre les airs. Le groupe, comme tout ceux exposés au marché chinois, profite également de l'accalmie apparente sur le commerce.

VALEURS EN EUROPE

En tête du Stoxx 600, Casino, dont la cotation avait été suspendue pendant la majeure partie de la séance de jeudi, grimpe de 10,16% après l'annonce du placement sous procédure de sauvegarde de sa maison mère, Rallye (-38,75%).

Des analystes et traders estiment que cette procédure soulage Casino d'un poids important et évoquent des rachats de positions vendeuses à découvert. Selon le directeur financier du groupe, l'activité de Casino n'est pas impactée par les difficultés de la maison mère.

Les secteurs les plus affectés jeudi par les craintes sur le commerce et la croissance repartent de l'avant : l'indice Stoxx de l'automobile reprend 0,96%, celui de la technologie avance de 0,81% et celui du pétrole et gaz gagne 0,89% avec le rebond des cours du brut.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans repart à la hausse après la forte détente la veille. Il reprend près de trois points de base à 2,33% après être tombé jeudi à un plus bas depuis octobre 2017, à 2,292%. Il reste en dessous du rendement des emprunts à trois mois, à 2,3576%, signe que les investisseurs sont négatifs sur les perspectives économiques.

En Europe, le 10 ans allemand remonte légèrement à -0,11%.

Contre la tendance générale, les rendements obligataires italiens sont en baisse, en réaction aux déclarations jugées conciliantes de Matteo Salvini. Le vice-président du Conseil italien a déclaré que la Ligue, son parti, voulait modifier les règles budgétaires en vigueur dans l'Union européenne pour faciliter des allègements fiscaux, assurant ne pas vouloir dépasser le niveau de déficit autorisé afin d'éviter une envolée du coût de la dette publique.

Le 10 ans italien recule de près de huit points de base à 2,561%, évoluant à un plus bas depuis le 7 mai.

CHANGES

La livre sterling prend 0,25% face au dollar, à 1,2685, après l'annonce de la démission au 7 juin de la Première ministre britannique Theresa May qui n'a pas réussi à sortir son pays de l'ornière du Brexit.

Le futur dirigeant des Tories, qui sera amené à remplacer Theresa May au poste de Premier ministre, sera choisi avant les vacances parlementaires d'été, a annoncé vendredi le Parti conservateur.

Les gains de la devise britannique sont toutefois limités, les investisseurs craignant qu'un dirigeant eurosceptique succède à Theresa May, augmentant ainsi le risque d'un Brexit sans accord.

"L'incertitude autour du Brexit pèse sur les décisions d'investissement et de recrutement et, in fine, sur la croissance. La démission de la Première ministre augmente également le risque d'un Brexit sans accord", estime Sarah Carlson, chef analyste de la dette souveraine du Royaume-Uni chez Moody's.

Le dollar recule légèrement face à un panier de devises internationales après avoir atteint jeudi un plus haut de deux ans profitant de son statut d'actif refuge. L'euro remonte de fait autour de 1,119.

PÉTROLE

Après avoir touché un creux de deux mois jeudi, les cours du brut reprennent plus de 1% mais s'acheminent vers leur pire semaine de l'année en raison de la hausse des stocks et des craintes d'un ralentissement économique.

Le baril de Brent grimpe à 68,75 dollars, contre un creux à 67,02 la veille et celui du brut léger américain monte à 58,6 après être tombé à 57,33 dollars jeudi.

(Édité par Blandine Hénault)