La hausse de la criminalité à Washington fait craindre un retour aux années sombres

Le calme de Washington semble, à nouveau, n’être qu’un lointain souvenir. Depuis le début de l’année, la capitale fédérale américaine est en effet confrontée à une forte hausse du nombre d’homicides – 166 entre janvier et août 2023 contre 131 sur la même période l’année précédente, soit une hausse de 27 %. De quoi susciter des inquiétudes au sein de la population et des experts en sécurité publique, souligne The Washington Post.

D’autant qu’en comparaison, sur “près de 70 départements de police de grandes villes américaines, 48 ont signalé une baisse du nombre d’homicides cette année, dont Baltimore, Chicago ou encore New York.

D’après Pamela A. Smith, chef de la police de Washington, cette montée de la criminalité est due à la “prolifération des armes à feu illégales”. Cependant, Richard Rosenfeld, criminologue à l’université du Missouri, souligne dans les colonnes du quotidien que “c’est également le cas dans d’autres villes, qui enregistrent une baisse de la criminalité alors que la capitale fédérale n’y parvient pas”. Mais alors, “pourquoi Washington” ?

Pour Thomas Abt, directeur d’un groupe de recherche sur la réduction de la violence à l’université du Maryland, la particularité de la capitale américaine réside dans “son statut unique d’enclave fédérale”, qui rend difficile la mise en œuvre de politiques anticriminalité efficaces.

“Il suffit de se promener dans la rue pour être tué”

Dans la “capitale du meurtre” – surnom hérité de l’épidémie de crack des années 1990 – “près des deux tiers [des meurtres sont] commis dans les quartiers les plus pauvres”. Mais, même des zones autrefois sûres, comme U Street ou Adams Morgan, sont aujourd’hui touchées.

“Auparavant, on n’avait pas à s’inquiéter de la criminalité à moins d’être associé au trafic de drogue. Aujourd’hui, il suffit de se promener dans la rue ou d’être en voiture pour se faire tuer”, déplore Ronald Moten, ancien dealer de crack, interrogé par le Washington Post dans un second reportage. “D’une certaine manière, c’est pire”, ajoute l’homme, désormais travailleur dans une association qui aide les jeunes à sortir du trafic.

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