Hasbro a fait une offre de rachat à Mattel

NEW YORK (Reuters) - Le fabricant de jouets Hasbro, numéro deux du secteur aux Etats-Unis, a proposé à son concurrent Mattel, numéro un américain, de le racheter, a déclaré à Reuters une source proche du dossier, confirmant une information dévoilée par le Wall Street Journal.

En mariant les Little Pony et le Monopoly d'Hasbro aux poupées Barbie de Mattel, un accord créerait une superpuissance du secteur des jouets qui aurait plus de poids pour négocier avec les studios audiovisuels le tarif des produits dérivés de franchises cinématographiques ou télévisées.

Mais la réponse de Mattel aux approches de Hasbro reste indécise, et il est loin d'être acquis qu'un accord interviendra, a ajouté cette source.

Les deux groupes, dont la capitalisation boursière cumulée atteint quelque 16 milliards de dollars (13,7 milliards d'euros), ont dit qu'ils ne commentaient pas les rumeurs ou les spéculations.

L'action Mattel a bondi de 24% dans les échanges d'après-Bourse. Le titre a perdu 47% depuis le début de l'année, ce qui valorise le groupe à quelque 4,8 milliards de dollars.

De son côté, le titre Hasbro a gagné 3,3%. Depuis le début de l'année, l'action a gagné près de 18% et le groupe est valorisé à 11 milliards de dollars.

Les deux groupes sont confrontés à une demande en baisse et sont affectés par la faillite du distributeur Toys'R'US, conséquence de l'offensive d'Amazon.com dans la vente en ligne de jouets.

Il y a deux semaines, Mattel a publié des résultats décevants pour le troisième trimestre et annoncé une suspension de son dividende. Le créateur de Barbie a averti qu'il n'atteindrait pas ses objectifs de chiffre d'affaires en 2017.

"Une fusion profiterait aux deux groupes, mais les actionnaires de Mattel pourraient s'opposer à une opération qui prend en compte le cours déprécié de l'action", commente Erik Gordon, professeur à la Ross School of Business, de l'université du Michigan.

Ce n'est pas la première fois que les deux plus grands fabricants américains de jouets discutent fusion.

Le fabricant des poupées Disney Princesses et des figurines Star Wars, numéro deux du secteur, a déjà approché au moins deux fois Mattel, d'abord en 1996 et en 2015, selon la presse. Mais aucun accord n'a été conclu.

Mattel n'a pas été la seule cible de Hasbro, qui cherche à diversifier ses sources de revenus. Reuters avait rapporté en août que le géant du jouet avait a mis fin aux négociations portant sur le rachat du groupe de cinéma et de divertissement Lionsgate Entertainment.

Cette acquisition aurait permis au fabricant du Monopoly de produire davantage de films et d'émissions de télévision liées à ses marques.

En 2014, Hasbro avait discuté fusion avec DreamWorks Animation, racheté depuis par Comcast.

(Greg Roumeliotis et Jessica DiNapoli avec Yashaswini Swamynathan à Bangalore; Catherine Mallebay-Vacqueur et Henri-Pierre André pour le service français)