Harkis : toujours trop de tabous

La question des civils algériens utilisés comme supplétifs par l’armée française pendant la guerre d’Algérie est l’un des derniers blocages à l’apaisement entre Paris et Alger.

Le 25 septembre 2003, le président Jacques Chirac a instauré une Journée nationale d’hommage aux harkis en reconnaissance aux «sacrifices qu’ils ont consentis pour la France» lors de la guerre d’Algérie. Depuis douze ans, des cérémonies sont organisées tous les 25 septembre à Paris et dans de nombreuses villes de province. Des cérémonies qui, à chaque fois, provoquent l’irritation des autorités algériennes (pour qui les harkis ne sont que des «collabos»), avec lesquelles le gouvernement français voudrait pourtant enfin «tourner la page du passé», afin d’élargir une coopération économique et policière dont tout le monde a besoin - notamment dans la lutte contre le terrorisme. Mais ces cérémonies provoquent aussi la colère de nombreuses associations harkies, ulcérées par les promesses jamais tenues des candidats à la présidence de la République (promesses formulées par Nicolas Sarkozy le 31 mars 2007, puis par François Hollande le 5 avril 2012) d’une reconnaissance officielle de «la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis» en 1962.

La question des harkis, ces civils algériens utilisés comme supplétifs par l’armée française pendant la guerre de libération algérienne, constitue un des derniers blocages à une relation apaisée entre les deux pays. Trop de tabous, des deux côtés de la Méditerranée, empêchent de tourner la page de cette guerre et des souffrances qu’elle provoqua, et dont des milliers de personnes (enfants de moudjahidin, enfants de harkis, enfants d’appelés, enfants de tués, enfants de disparus, etc.) continuent aujourd’hui de souffrir.

En Algérie, l’histoire officielle s’est construite sur le mythe d’un peuple uni qui se serait soulevé héroïquement en 1954 contre l’oppresseur colonial. Dans cette vision idéalisée, les harkis, «infâmes traîtres», ne (...)

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