Harcèlement scolaire: ces parents dénoncent l'inaction de certains rectorats et chefs d'établissements

Harcèlement scolaire: ces parents dénoncent l'inaction de certains rectorats et chefs d'établissements

Gabriel Attal convoque ce lundi tous les recteurs du pays pour lancer un audit sur toutes les situations de harcèlement scolaire qui leur ont été remontées ces dernières années.

Cela fait suite à la révélation par BFMTV du "courrier de la honte", selon les termes du ministre de l'Éducation, cette lettre qu'avait envoyée le rectorat de Versailles aux parents de Nicolas, qui s'est suicidé le 5 septembre dernier, et qui répondait à une demain d'actions face au harcèlement que subissait l'adolescent.

Le rectorat menaçait de porter plainte contre la famille pour dénonciation calomnieuse. La question qui se pose à présent est la suivante: cette lettre est-elle un cas isolé?

Une "communication assez distante"

Ce courrier reçu par les parents de Nicolas n'étonne pas Karine Duchemin. En 2018, son fils Thybault s'est suicidé en raison du harcèlement scolaire qu'il subissait. À l'époque, le rectorat n'avait pas pris en compte les alertes, dénonce sa mère.

"Le rectorat a toujours eu une communication assez distante avec les parents sur ce genre de situation: on nie totalement qu'un enfant puisse être victime de harcèlement", regrette-t-elle.

"On nie complètement les sentiments de la victime. Il faut qu'on puisse avoir des adultes en face qui écoutent et prennent en considération leur mal-être", poursuit Karine Duchemin.

"Omerta"

L'année dernière, la fille de Renaud Busehard est harcelée, il prévient le principal de l'établissement. "Textuellement, il a dit que le harcèlement n'a jamais été démontré ou avéré, avec un détachement sur la question qui tranchait avec la réalité et avec le discours de sa hiérarchie", raconte-t-il à BFMTV.

Pascale Lambert, ancienne déléguée départementale de l'Éducation nationale, pose le même constat: elle a démissionné face à l'inaction de certains chefs d'établissements. "Il y a une certaine omerta, il ne fallait surtout pas en parler, notre parole n'était pas crue et celle des enfants pas entendue", explique-t-elle.

"Quand je parle d'omerta, c'est que quand vous allez voir les responsables des écoles, ils vous disent qu'ils s'en occupent, qu'il n'y a rien...", conclut-elle.

Article original publié sur BFMTV.com