Harcèlement scolaire: Gabriel Attal se rend au rectorat de Versailles au centre de plusieurs polémiques

Harcèlement scolaire: Gabriel Attal se rend au rectorat de Versailles au centre de plusieurs polémiques

Un déplacement attendu. Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal va échanger avec des syndicats avant de se rendre ce lundi après-midi au rectorat de Versailles, touché par de nombreuses polémiques, touchant au harcèlement scolaire.

Les syndicats de l'Éducation ont également rendez-vous dans la matinée rue de Grenelle, où le ministre doit faire un point sur les dispositions du futur plan interministériel annoncé dès le mois de juin, après le suicide d'une adolescente de 13 ans, Lindsay. Gabriel Attal rencontrera ensuite le recteur Étienne Champion et ses équipes.

Le ministre devra mener un "exercice d'équilibrisme", selon notre journaliste éducation Véronique Fèvre, "rassurant" à la fois les parents sur la prise en charge de leurs enfants, et les "personnels d'éducation", eux-mêmes parfois menacés de poursuites et qui demandent une protection fonctionnelle.

Mieux lutter contre le cyberharcèlement

Depuis l'été, une série de mesures a déjà été mise en place face à ce que la Première ministre, Élisabeth Borne a qualifié de "priorité absolue" de la rentrée 2023. Il est ainsi possible de faire changer d'établissement les élèves harceleurs dès cette année ou encore de sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.

Le ministre de l'Éducation entend cependant aller plus loin pour protéger les victimes, en demandant aux recteurs d'académies un "électrochoc à tous les niveaux", après le suicide début septembre du jeune Nicolas, 15 ans, dans les Yvelines.

Gabriel Attal entend notamment s'occuper de la question du cyberharcèlement. Parmis les pistes évoquées, il a dit vouloir que la confiscation du téléphone portable de l'enfant auteur de cyberharcèlement grave soit systématique et la possibilité d'interdire l'accès aux réseaux sociaux des mineurs mis en cause.

Gabriel Attal avait également évoqué travailler à la mise en place d'un questionnaire pour tous les élèves afin de repérer les "signaux faibles" dans la lutte contre le harcèlement.

Des menaces du rectorat à des familles

Plus globalement, le gouvernement revendique d'envoyer des "messages très forts" aux harceleurs en témoigne l'arrestation la semaine dernière en plein cours d'un collégien soupçonné de harcèlement à l'encontre d'une lycéenne transgenre à Alfortville, dans le Val-de-Marne.

À Versailles, les services de la plus grosse académie de France et son ancienne rectrice, Charline Avenel, sont sous le feu des critiques après le suicide au lendemain de la rentrée, à Poissy, dans les Yvelines, de Nicolas, 15 ans.

La révélation d'un courrier envoyé l'année dernière par le rectorat de Versailles où celui-ci tançait les parents de l'adolescent accusés de ne pas avoir une "attitude constructive et respectueuse" et brandissant même la menace de poursuites pénales, a suscité une vague d'indignation.

Ce courrier est une "honte", a jugé Gabriel Attal.

Des sanctions pourraient-elles tomber? Rien n'a encore été annoncé, mais un audit sera lancé sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la dernière année scolaire dans chaque académie.

"Excuses" de l'ex rectrice

L'ancienne rectrice de Versailles, désormais à la tête d'un groupe privé d'enseignement, a dénoncé dans une interview au Parisien dimanche, un courrier "inadmissible" et a présenté des excuses aux parents, tout en assurant n'avoir "pas eu connaissance" de cette missive.

Vendredi, un autre courrier, révélé par BFMTV, a encore mis le rectorat de Versailles sous le feu des critiques. Une missive, une nouvelle menaçante cette fois à l'égard d'un père de famille qui venait de signaler à la directrice de l'établissement des soupçons d'attouchements de la part d'un animateur périscolaire sur son enfant.

Visés par des menaces et des insultes, l'ancienne rectrice et le chef du service interacadémique des affaires juridiques du rectorat ont annoncé avoir porté plainte.

Article original publié sur BFMTV.com