Harcèlement. Qui a mis en ligne mes photos intimes il y a dix-sept ans ?

Cette journaliste néerlandaise avait 16 ans quand des photos d’elle nue, et qu’elle n’avait partagées qu’avec ses petits copains, ont été diffusées sur Internet et jusque dans son collège. Des années plus tard, elle décide d’enquêter, de retrouver un à un les responsables et de s’interroger : pourquoi sont-ce les victimes qui se terrent dans le silence et la honte ?

Le récit de Jantine Jongebloed s’ouvre à l’été 2020. Au détour d’une conversation sur WhatsApp, une ancienne copine de classe lui rappelle soudain sa fameuse “débâcle du collège” : en 2004, quand elle avait 16 ans, Jantine a trouvé un matin la salle de classe tapissée de photos d’elle, nue.

“Quand je dis que je me la suis ‘rappelée’, je ne veux pas dire que j’avais oublié ou que j’avais refoulé ces souvenirs, mais simplement que je n’y pensais presque plus”, raconte-t-elle. Mais bien sûr, Jantine se remémore ces moments précisément :

Je me souviens du site sur lequel sont apparues les photos que j’avais prises pour un ex-petit copain. La fausse interview dans laquelle on me faisait dire que j’aimais avaler du sperme. Les commentaires non sollicités sur mes seins, mon visage et mes cuisses. Je me souviens de Sylvie, qui avait imprimé les photos pour les distribuer en classe. Et surtout, je me souviens de mon choix d’étouffer l’affaire, de la minimiser.”

Jantine a toujours cru qu’elle était passée au-dessus, que cette mésaventure n’avait pas eu d’incidence sur sa vie amoureuse ou sexuelle, ni sur son rapport à son corps. Mais après cet échange avec sa camarade, elle n’est plus aussi sûre. “Ai-je ressenti de la honte ? de la colère ? Quel a été mon rôle dans cette histoire ? Qui a décidé de diffuser mes photos ? Quelle histoire me suis-je racontée pendant toutes ces années à ce sujet, et est-ce qu’elle tient debout ?”

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Ces questions, Jantine Jongebloed les explore dans l’enquête-fleuve qu’elle publie dans le

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