Harcèlement en milieu scolaire : « Victimes et auteurs de violences doivent être pris en charge psychologiquement »

La mort de Lindsay, l'an dernier, après des faits similaires, avait plongé le pays dans un profond émoi.   - Credit:COURBE / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP
La mort de Lindsay, l'an dernier, après des faits similaires, avait plongé le pays dans un profond émoi. - Credit:COURBE / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

C'est sous le signe du deuil que se place la rentrée scolaire 2023. Moins de 48 heures après le retour des élèves dans les salles de classe, Nicolas, 15 ans, s'est suicidé à son domicile, en banlieue parisienne. Un drame loin d'être isolé : en France, ce sont 800 000 à un million d'élèves qui seraient victimes de harcèlement, selon le dernier rapport parlementaire, qui date de 2020. Soit entre 6 à 10 % d'entre eux.

Un élément contribue à rendre la mort de Nicolas insupportable : le harcèlement dont il était victime avait été signalé et suivi par l'établissement. L'adolescent avait « bénéficié d'un suivi régulier par la CPE, et ce jusqu'à la fin de l'année scolaire » dernière, a indiqué Gabriel Attal. « Un point a été fait avec le père de ce jeune garçon » peu de temps avant les vacances d'été. Nicolas était scolarisé depuis cette rentrée dans un autre établissement à Paris.

Lui aussi victime de harcèlement scolaire pendant douze ans, Hugo Martinez a fondé l'association Hugo ! pour lutter contre ce phénomène. Il préconise au gouvernement de faciliter l'accès aux thérapies pour les familles qui ne peuvent se le permettre.

Hugo Martinez : Quel constat faites-vous au lendemain de la mort d'un nouvel adolescent pour cause de harcèlement ?

C'est un aveu d'échec collectif dans la lutte contre le harcèlement. L'ampleur de ce phénomène est effrayante : un enfant décède tous les 15 jours. Une mobilisation de la société civile est nécessaire. Il serait utopique de croire [...] Lire la suite