"Le Hamas joue avec nos nerfs": en Israël, l'interminable attente des familles d'otages
224 personnes sont toujours détenues par le Hamas, près de trois semaines après le début des attaques perpétrées par le mouvement islamiste dans le sud d'Israël. Les familles d'otages, elles, commencent à perdre patience. Certaines d'entre elles se sont réunies ce jeudi 26 octobre au soir à Tel-Aviv, pour exiger d'être reçues par le gouvernement.
"Nous exigeons que le cabinet (de guerre) nous parle ce soir et nous dise comment il compte les ramener aujourd'hui. Nous intensifions la lutte, nous n'attendons plus qu'on nous dirige, nous menons la lutte", a notamment déclaré Meirav Leshem Gonen, mère de Romi Gonen.
"On n'a pas le temps de jouer"
Au micro de BFMTV, Keren Schem, mère de Mia, otage franco-israélienne, confie sa lassitude: "Le Hamas joue avec nos nerfs mais on n'a pas le temps de jouer". La jeune femme de 21 ans a été faite prisonnière le 7 octobre dernier, alors qu'elle participait au festival de musique Supernova Sukkot, où plus de 250 personnes ont été tuées.
"Je ne sais rien de l'état de santé de ma fille (...) peut-être qu'elle est morte, peut-être pas", ajoute Keren Schem, alors que le Hamas a publié une vidéo de sa fille la semaine dernière, affaiblie mais vivante.
L'impatience et la colère gagnent également l'Europe. À Madrid, ce jeudi, les familles des otages ont également organisé un rassemblement, réclamant que la Croix-Rouge soit envoyée dans la bande de Gaza, pour voir leurs proches afin de vérifier leur état de santé et leur fournir des médicaments.
"Nous savons que la Croix-Rouge est à Gaza, nous voulons donc demander à la Croix-Rouge d'aller voir comment nos familles vont", a expliqué Merav Mor Raviv, dont l'oncle, ainsi que sa femme, leur fille et leur petit-fils sont détenus à Gaza, aux mains du Hamas.
Rassemblements européens
Ces proches des otages ont entamé cette tournée dans les villes européennes, une initiative de la société civile en coopération avec le ministère israélien des Affaires étrangères. Après Paris et Madrid, ils s'exprimeront aussi devant la presse à Bruxelles, Copenhague, La Haye, Vienne, Berlin et Rome pour alerter les opinions publiques.
En France, le même jour, trente poussettes vides, une par bébé, enfant ou adolescent retenus en otages par le Hamas à Gaza, ont été installées à quelques mètres de la tour Eiffel à Paris, chacune portant la photo du visage d'un jeune retenu.
"Nous voulons mettre des noms, des visages, sur ces 30 enfants. Nous voulons que cela touche le coeur et la conscience de chacun", a déclaré à l'AFP Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), à l'initiative de cette action, qui vise à "la libération de ces enfants". Une opération semblable s'est également déroulée à Nice et Marseille.