Les habitants de Khan Younès de retour dans une ville “méconnaissable”, imprégnée d’une “odeur de mort”

Certains n’ont pas trouvé leur maison, tant la ville est défigurée. D’autres l’ont découverte détruite, le corps d’un proche sous les décombres. Des milliers de Palestiniens, “épuisés par six mois de guerre incessante et de multiples déplacements”, sont retournés “péniblement”, lundi 8 avril, à Khan Younès, au lendemain du retrait “inattendu” des forces israéliennes du sud de la bande de Gaza, rapporte The Guardian.

Craignant l’offensive annoncée par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à Rafah, où s’entassent quelque 1,4 million de déplacés, beaucoup ont fait le voyage depuis cette ville voisine à pied. Mais aussi à vélo, en charrette tirée par un âne, ou plus rarement en voiture.

L’expérience a été “émotionnellement bouleversante” pour beaucoup de ceux qui sont retournés dans la deuxième ville de Gaza, où “environ 55 %” des bâtiments ont été détruits ou endommagés, selon le décompte du journal britannique. Il leur a fallu s’efforcer “de retrouver des maisons atomisées par la force des bombardements, dans des quartiers imprégnés d’une odeur de mort, dans lesquels les familles et les voisins tentaient de déterrer des corps coincés depuis longtemps sous les gravats”.

Après le retrait israélien, au moins “84 corps” ont été retrouvés à Khan Younès, d’après Al-Jazeera.

“une destruction totale, comme un tremblement de terre”

Le paysage semble “irréel” à ces revenants, décrit de son côté la BBC, qui fait état du “sentiment d’horreur” qui les saisit.

“L’odeur de la mort est présente dans l’air, selon les habitants, et des cadavres gisent encore sous les ruines. L’ampleur de la dévastation les a choqués.”

“Nous voyons partout une destruction totale, comme s’il s’agissait d’un tremblement de terre ou d’une catastrophe naturelle. Les maisons qui n’ont pas été détruites sont brûlées ou pillées par des voleurs. Nous mourons lentement. Il n’y a pas de maisons pour vivre et nous vivons comme des morts”, confie l’un d’eux.

La ville, “méconnaissable”, “a été anéantie comme s’il s’agissait de la seconde guerre mondiale ou pire encore”, relate auprès du New York Times un autre résident.

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