Haïti : quel sera le sort du Premier ministre Ariel Henry ?

Tentative de destitution ? Revirement spectaculaire ? Ballon d’essai ? Ambiguïté politique ? Vertige devant le pire ? Personne en Haïti ne peut qualifier avec précision la journée du mercredi 6 mars telle qu’elle s’est déroulée en observant les revirements concernant le sort du premier ministre, Ariel Henry [chef d’État de facto depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, en 2021].

COURRIER INTERNATIONAL
COURRIER INTERNATIONAL

À 7 h 27, mercredi matin, des positions prêtées au gouvernement américain, révélées par le Miami Herald, laissaient croire que les États-Unis poussaient le Premier ministre Ariel Henry à démissionner [“Le Premier ministre haïtien subit des pressions de la part des États-Unis pour qu’il démissionne”, titrait le quotidien de Floride].

Après une journée de cafouillage, inversion totale de la situation en fin d’après-midi du même jour : la démission n’est plus l’urgence. Un flou s’installe. Le Premier ministre doit faire place pour un conseil présidentiel de transition [une nouvelle “structure de gouvernance”, selon le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, cité par The New York Times].

Cela se fera-t-il avant ou après sa démission ? On l’ignore. Qui fera partie de ce conseil ? On l’ignore. Qui en choisira les membres ? On l’ignore. Quel sera le rôle du Premier ministre Henry ? On l’ignore. Jusqu’à quand sera-t-il en poste ? On l’ignore. Quel sera le mandat du conseil présidentiel de transition ? On l’ignore.

Un pays en roue libre

Dans le même temps, les signaux en provenance de la Caricom – Communauté des Caraïbes –sont tout aussi confus [certains membres ont appelé à sa démission]. Depuis des mois, et encore ces derniers jours, des réunions se tiennent avec des membres de l’opposition sans aucun résultat clair.

Depuis quelque temps, des acteurs au sein de la Caricom cherchent à s’instituer faiseurs de rois en Haïti. On ne sait pas si ce mercredi il n’y a pas eu télescopage entre précipitations caribéennes et prudence américaine. On ne sait pas.

Au moment d’écrire cet éditorial, la confusion règne. La population haïtienne garde son calme. La communauté internationale semble, ce mercredi, être aussi perdue dans ses manœuvres qu’il est difficile pour l’avion du Premier ministre Henry d’atterrir en Haïti [il est toujours à Porto Rico].

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :