En Haïti, le choléra vient s’ajouter à la grave crise sociale et humanitaire

Déjà soumis depuis trois semaines à une crise alimentaire, politique, sociale et humanitaire, que le grand quotidien du pays Le Nouvelliste qualifie dans un éditorial d’“état de guerre”, Haïti se dirige-t-il vers une nouvelle catastrophe sanitaire, avec l’apparition du choléra ?

De nombreux cas de cette maladie virulente et très contagieuse ont été détectés ces derniers jours.

Dimanche 2 octobre, le gouvernement avait signalé la présence d’au moins deux foyers infectieux, l’un à Port-au-Prince, l’autre à Cité Soleil, l’immense bidonville qui borde la capitale. Le bilan était de “7 ou 8 morts”.

Dès le lendemain, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) annonçait la mise en place de 3 unités de traitement du choléra, avec 80 lits, dont deux “déjà saturées”. Elle annonçait la mort d’un enfant de 3 ans ainsi qu’un bilan de 68 cas détectés.

Le port aux mains des gangs armés

Le communiqué de MSF, repris dans cet autre article du Nouvelliste revient sur les difficultés à lutter contre une épidémie :

“Cette résurgence du choléra intervient dans un contexte où la population haïtienne fait face à d’énormes difficultés dans l’accès aux soins de santé. En effet, l’insécurité et la violence, couplées à de sévères pénuries de carburant et d’eau potable, poussent les structures de santé à réduire leurs activités quand elles ne ferment pas tout bonnement leurs portes.”

D’autre part, “la raréfaction des transports en commun faute d’essence ou de gazole rend les mouvements pour les patients qui ont besoin d’un traitement de plus en plus difficiles”.

La pénurie de carburant, mais aussi de denrées alimentaires, est la conséquence de la prise de contrôle, depuis des dizaines de jours, du principal centre portuaire du pays, près de Port-au-Prince, par des gangs armés.

Ceux-ci – ainsi qu’une grande partie de la population – réclament le départ du Premier ministre Ariel Henry, chef d’État de facto depuis l’assassinat, le 7 juillet 2021, du président Jovenel Moïse.

Le plus important fournisseur d’eau traitée du pays a récemment annoncé qu’il devait cessser ses activités de traitement et de vente d’eau potable faute de carburant pour pouvoir poursuivre ses opérations, “car [ses] réserves de diesel sont totalement épuisées”.

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