Gwen Stefani accusée d’appropriation culturelle après cette sortie sur la culture japonaise

Gwen Stefani assiste aux 2022 Matrix Awards au Ziegfeld Ballroom le 26 octobre 2022 à New York.
Dimitrios Kambouris / Getty Images Gwen Stefani assiste aux 2022 Matrix Awards au Ziegfeld Ballroom le 26 octobre 2022 à New York.

PEOPLE - « Je suis japonaise. » Cette phrase de l’artiste Gwen Stefani a fait pleuvoir les critiques. D’origine irlandaise et italienne, la chanteuse faisait la promotion de sa marque de beauté GXVE lorsqu’elle a déclaré, dans une interview au magazine Allure, publiée mardi 10 janvier : « Mon Dieu, je suis japonaise et je ne le savais pas. »

La star de 53 ans, dont le père italo-américain travaillait pour Yamaha et voyageait entre la Californie et le Japon, décrit dans l’article l’influence de la culture japonaise sur son enfance.
« C’était une culture si riche en traditions, mais aussi si futuriste, avec une telle attention à l’art, aux détails et à la discipline et c’était fascinant pour moi », déclare-t-elle.

Elle raconte que son père revenait toujours avec des anecdotes et des récits sur les artistes de rue japonais se déguisant en Elvis Presley et sur des femmes aux cheveux colorés. Devenue adulte, elle s’est rendue à Tokyo, à Harajuku, un quartier de Shibuya connu pour ses magasins de vêtements éclectiques et ses boutiques de cosplay. C’est là qu’elle se serait dit : « Mon Dieu, je suis japonaise et je ne le savais pas ».

Des accusations d’appropriation culturelle depuis 2004

Ajoutant, tout de suite après, que sa relation à la culture japonaise est « innocente » et qu’elle se définit comme une « super fan ». Mais il n’en a pas fallu davantage pour rajouter une couche aux accusations d’appropriation culturelle dont Gwen Stefani fait l’objet depuis la sortie de son album Love. Angel. Music. Baby., en 2004.

Lors de la tournée de promotion de son disque, quatre danseuses japonaises l’accompagnaient alors : Maya Chino, dite Love, Jennifer Kita, dite Angel, Rino Nakasone, dite Music, et Mayuko Kitayama, dite Baby. Et le quartier de Tokyo où elle a eu sa révélation a finalement servi d’inspiration pour sa ligne de parfum, Harajuku Lovers.

La journaliste d’Allure, Jesa Marie Calaor, qui est philippino-américaine, pointe elle-même du doigt dans l’article cette identification qu’elle semble estimer déplacée : « Comme Stefani, je ne suis pas japonaise. Mais je suis une femme asiatique vivant en Amérique, ce qui implique des réalités qui donnent à réfléchir à une époque où la haine envers les Américains d’origine asiatique et les îles du Pacifique s’intensifie. »

« J’envie tous ceux qui peuvent prétendre faire partie de cette communauté dynamique et créative tout en évitant la partie du récit qui peut être douloureuse ou effrayante », ajoute-t-elle.

« Ce n’est pas de l’appréciation »

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les propos de Gwen Stefani.

L’un d’entre eux écrit : « La culture blanche qui consiste à penser que l’on peut s’identifier comme une personne de couleur simplement parce que l’on aime quelque chose dans cette culture. Ce n’est pas de l’appréciation. C’est exactement le vol et l’effacement qui vivent à l’origine du génocide, de l’esclavage et du colonialisme. »

Un autre a écrit : « Mon Dieu, imaginez être un rédacteur américain d’origine asiatique et entendre Gwen Stefani répéter encore et encore : ‘Je suis japonaise’. Les gens comme Gwen Stefani peuvent adopter toutes les choses cool qu’ils veulent des cultures asiatiques, mais ils n’auront pas à s’inquiéter d’être poussés hors d’un quai de métro [de New York] à cause de leur race. » Un commentaire en référence au meurtre d’une femme asiatique en 2022 dans la station de métro de Times Square.

Quant à l’essayiste Roxane Gay, elle a tout simplement conclu : « L’agent publicitaire de Gwen Stefani doit être occupé aujourd’hui. »

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