Guns n’ Roses : du rab pour «Appetite for Destruction»

Le premier album du groupe californien ressort en de multiples formats trente et un ans après avoir bouleversé le monde du hard.

Il a toujours été là. Au lycée, il tournait dans les walkmans ou se reposait dans les poches des vestes en jean. En vacances, on avait toujours à portée de main la cassette copiée via le CD d’un pote d’un pote. Plus tard, on a acheté le CD 30 francs dans les fonds de stocks, ça doit faire vingt ans qu’on l’a, il est en très mauvais état. Parfois, on se demande si on se souvient de l’émotion ressentie dans ce couloir où via le casque d’un autre élève, un vendredi avant un cours de maths, on est tombé en arrêt en écoutant l’intro de Welcome to the Jungle ? Pour la quasi-totalité des ados de la fin des années 80, l’album Appetite for Destruction est un ami, une entité virtuelle avec qui ils ont discuté pendant des milliers d’heures, le premier choc esthétique rock vécu en direct. Trente et un an après sa sortie et alors que Guns n’ Roses enfin reformé sillonne depuis deux ans les scènes internationales, le premier disque du groupe ressort en version remasterisée, avec des inédits et dans cinq formats différents.

L’importance d’Appetite est colossale. Pour les auditeurs de l’époque, la guitare prenait sens sans avoir à se cacher derrière un maquillage de foire, comme Kiss et Alice Cooper, ou l’imagerie camionneur d’AC/DC, ou le bouzin commercial d’Europe, ou la respectabilité pionnière de vieillards type Rolling Stones, qui passaient sur TF1, et Led Zep, qu’on ne voyait plus nulle part. On n’avait pas affaire à des techniciens style Steve Lukather qui faisaient de la thune en studio et montaient Toto pour se détendre. Les gars qui jouaient étaient jeunes, lookés pas possible et poussaient le glam jusqu’au vernis à ongles bleu. Leurs mises sophistiquées conservaient l’âcreté d’une sueur réaliste. Le rythmicien portait un béret en cuir, on ne voyait jamais les yeux du soliste, le bassiste était une gravure de mode, le batteur un alcoolo fini et (...)

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