Guns N' Roses, 13 millions de dollars et un album maudit

Slash et Axl Rose lors de leur retour avec la tournée Not in This Lifetime, ici à Madrid en 2018.   - Credit:DYD FOTOGRAFOS/GEISLER-FOTOPRESS / Geisler-Fotopress / dpa Picture-Alliance via AFP
Slash et Axl Rose lors de leur retour avec la tournée Not in This Lifetime, ici à Madrid en 2018. - Credit:DYD FOTOGRAFOS/GEISLER-FOTOPRESS / Geisler-Fotopress / dpa Picture-Alliance via AFP

Chinese Democracy a coûté 13 millions de dollars et signé l'arrêt de mort des Guns N' Roses, au sommet de leur gloire, après avoir vendu 100 millions d'albums en seulement six ans d'existence. Mais comment se sont-ils si vite fracassés ? C'était le groupe le plus toxique de la fin des années 1980, des titres inoubliables alternant ballades et morceaux agressifs, « Sweet Child O'Mine » puis « Welcome to the Jungle », des pochettes au design explosif, des pluies de dollars, l'invention du short cycliste porté avec des baskets montantes et un bandana sur cheveux longs, du haut-de-forme sur tignasse crépue…

« Quand les Guns ont débarqué à Los Angeles en 1983, ils étaient différents. Ils étaient dangereux. Les voir jouer, c'était comme regarder un train dérailler, on ne pouvait pas regarder ailleurs », raconte au Point Vicky Hamilton. « Ils m'ont dit qu'ils allaient devenir le plus grand groupe de Hollywood. Et en écoutant sur un magnétophone volé les cinq chansons de leur démo, dont certaines figureront sur leur album Appetite for Destruction, j'ai compris que c'était vrai. J'ai accepté d'être leur agent. » C'est ainsi qu'à Los Angeles, au royaume du fric et des corps bronzés, musclés et épilés, avec cinq prolos sales, mal nourris et constamment saouls, Guns N' Roses est devenu le plus grand groupe de rock du monde. Unis par une tournée désastreuse, ils sont au début comme une vraie famille. La famille, un cocon que la plupart d'entre eux n'ont jamais connu.

À L [...] Lire la suite