Guillaume Diop devient le premier danseur étoile noir de l’Opéra de Paris

À seulement 23 ans, le Français est le premier danseur noir à être promu étoile au sein de la célèbre compagnie de ballet, pourtant vieille de plus de 300 ans.

DANSE - Une nomination historique à l’Opéra de Paris. À 23 ans, Guillaume Diop a été promu danseur étoile ce samedi 11 mars au terme d’une représentation de Giselle à Séoul (Corée du Sud). Une avancée considérable pour la compagnie française de ballet, qui a ainsi désigné son premier danseur étoile noir après plus de trois siècles d’existence.

Cette avancée considérable a été soulignée par la journaliste Laura Cappelle sur Twitter. « L’Opéra de Paris a sa première étoile noire. Guillaume Diop a été promu après avoir dansé Albrecht lors d’une tournée en Corée, sautant le rôle de premier danseur. Quelle ascension, à seulement 23 ans », a-t-elle félicité. Un message repartagé par le directeur de la danse de l’Opéra de Paris, José Martinez, nommé en décembre dernier.

Devenu le jeune espoir de la compagnie depuis plus d’un an, Guillaume Diop, né en 2000, figure parmi les cinq auteurs noirs et métis du manifeste « De la question raciale à l’Opéra », écrit en 2020 dans la foulée du mouvement #BlackLivesMatter.

Diop nommé étoile sans avoir été premier danseur

« L’Opéra comporte désormais dans ses rangs artistiques, techniques et administratifs des personnes de couleur. Néanmoins, les stigmates de la discrimination raciale sont encore présents dans la société française du XXIe siècle. L’Opéra de Paris, noble institution que nous servons avec passion, n’échappe pas à la règle », écrivaient les auteurs du manifeste.

Ils dénonçaient notamment la persistance de pratiques problématiques telles que les « discours discriminatoires », le manque de diversité sur scène, ou encore le recours au blackface, pratique à laquelle a renoncé le ballet un an plus tard.

La nomination de Guillaume Diop a été annoncée par José Martinez sur la scène du LG Arts Center de Séoul, où le danseur, ovationné, venait d’interpréter pour la seconde fois le rôle d’Albrecht dans le ballet romantique de Jean Coralli et Jules Perrot. L’émotion était palpable et le jeune homme s’est montré très ému sur scène, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous :

Fait très rare, Guillaume Diop a accédé au titre d’étoile sans passer par la case « premier danseur », grade précédant, à l’instar d’une poignée de prédécesseurs, dont Laurent Hilaire en 1985, Manuel Legris en 1986 ou Mathieu Ganio en 2004.

Le danseur à l’affiche à Paris dès le 21 avril

Sa nomination survient un peu plus d’une semaine après celles de la Néo-Zélandaise Hannah O’Neill et du Français Marc Moreau, promus à l’issue d’une représentation de « Ballet Impérial » de George Balanchine, au Palais Garnier à Paris. Elle a été annoncée sur délégation d’Alexander Neef, le directeur général de l’Opéra de Paris, sur proposition du directeur de la danse, l’Espagnol José Martinez, nommé en remplacement d’Aurélie Dupont.

Guillaume Diop s’est déjà vu confier plusieurs rôles d’étoile, dansant ainsi les rôles principaux masculins dans « La Bayadère », « Don Quixote », « Le Lac des Cygnes » et « Roméo et Juliette ». Initié à la danse à l’âge de quatre ans, avant de commencer son apprentissage en 2008 au Conservatoire du XVIIIe arrondissement, il sera prochainement à l’affiche du « Chant du compagnon errant » de Maurice Béjart, à l’Opéra Bastille entre le 21 avril et le 28 mai.

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