Guerre en Ukraine : un vaste échange de prisonniers avec la Russie, une semaine après un crash mystérieux
UKRAINE - Échange sous haute tension. Kiev et Moscou ont annoncé avoir échangé près de 200 prisonniers de guerre de chaque camp ce mercredi 31 janvier. Il s’agit de l’un des échanges de prisonniers les plus importants en deux ans de guerre. Une transaction qui s’est déroulée sans accrocs, une semaine après le crash mystérieux d’un avion militaire russe.
Le ministère russe de la Défense a déclaré que « 195 soldats russes » avaient été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est lui réjoui du retour de « 207 » de ses concitoyens. « Les nôtres sont à la maison », a-t-il salué, promettant de ramener chez eux tous les captifs, « combattants ou civils ».
Vladimir Poutine s’est également félicité de l’opération, assurant que Moscou voulait « rapatrier » tous ses prisonniers aux mains de Kiev. « Nous n’arrêterons pas les échanges. Nous avons nos propres hommes à ramener », a-t-il assuré.
L’avion abattu « par un système Patriot américain »
Une façon d’expliquer cet échange malgré le crash une semaine plus tôt d’un de ses avions près de la frontière ukrainienne dans des circonstances troubles et qui a tué tous ses occupants. Selon la Russie, l’appareil transportait 74 personnes dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens qui allaient être échangés.
Selon Moscou, l’appareil transportait des soldats ukrainiens captifs et a été abattu par Kiev. Ce mercredi, Vladimir Poutine a assuré que l’armée ukrainienne avait abattu l’appareil Il-76 avec un missile Patriot américain, utilisé par l’Ukraine pour intercepter les tirs russes. De leur côté, l’Ukraine et ses alliés Occidentaux tentent toujours d’obtenir des preuves des allégations russes.
« L’avion a été abattu, cela a déjà été établi avec certitude, par un système Patriot américain » tiré depuis « le territoire contrôlé par les forces ukrainiennes », a déclaré Vladimir Poutine lors d’un événement organisé à Moscou ce mercredi.
La Russie pense à un accident, l’Ukraine émet des doutes sur les passagers
« Le fait qu’ils aient abattu un avion où se trouvaient leurs militaires nous permet de supposer qu’ils l’ont fait accidentellement. Mais c’est tout de même un crime », a poursuivi le président russe, estimant que Kiev voulait « provoquer » la Russie « à répondre ». « Nous demandons et insistons pour qu’il y ait une enquête internationale », a-t-il ajouté, regrettant qu’« il n’y ait pas d’organisations internationales disposées à le faire ».
Mais à ce stade, les autorités russes n’ont pas apporté de preuves établissant avec certitude que des prisonniers de guerre ukrainiens s’y trouvaient et que Kiev le savait, comme Moscou l’affirme.
L’Ukraine, pour sa part, n’a pas directement commenté sa potentielle implication dans l’incident et a exprimé des doutes sur la présence de ses soldats à bord. Le pays a en revanche confirmé qu’un échange de prisonniers était prévu le jour du crash, et n’avait finalement pas eu lieu.
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