Guerre Ukraine-Russie : la ville russe de Belgorod touchée par des roquettes, l’ONU se réunit en urgence

GUERRE - Les représailles ne se font pas attendre. L’armée ukrainienne a attaqué samedi 30 décembre la ville russe de Belgorod, située non loin de la frontière entre l’Ukraine et la Russie. « D’après les dernières informations, 12 adultes et deux enfants sont morts à Belgorod. En outre, 108 personnes, dont quinze enfants, ont été blessées », a communiqué le Ministère russe des Situations d’urgence sur sa chaîne Telegram officielle, dans l’après-midi du samedi 30 décembre. Un bilan revu à la hausse en début de soirée : « à Belgorod, le nombre de morts s’élève à 18 personnes, 111 habitants ont été blessés », a indiqué la même source.

Ces bombardements ukrainiens interviennent au lendemain d’une vaste offensive de la Russie contre l’Ukraine : « un nombre record de missiles » ont touché plusieurs villes d’Ukraine, dont la capitale Kiev, causant au moins 39 morts et plus de 160 blessés. Le secrétaire général de l’ONU s’est élevé contre ce qu’il a qualifié « d’attaques effroyables » contre des villes et des villages ukrainiens.

L’attaque la plus meurtrière en Russie

L’Ukraine mène régulièrement des frappes en Russie, notamment dans les régions les plus proches de son territoire - dont Belgorod fait partie - mais leur bilan est généralement bien moins élevé. Cette fois-ci, la frappe contre Belgorod constitue l’attaque la plus meurtrière pour les civils en Russie, depuis le début du conflit avec l’Ukraine en février 2022.

« Nous avons assisté aux pires conséquences des bombardements de l’armée ukrainienne en deux ans », a regretté le gouverneur local, Viatcheslav Gladkov. Par mesure de sécurité, les grands rassemblements ont été annulés dans plusieurs districts frontaliers, a-t-il précisé.

La ville russe de Belgorod est située à une centaine de kilomètres de Kharkiv, de l’autre côté de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.
Google Maps La ville russe de Belgorod est située à une centaine de kilomètres de Kharkiv, de l’autre côté de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.

Ces derniers bombardements surviennent alors que la ville de Belgorod et ses environs ont déjà été ciblés à plusieurs reprises depuis vendredi, selon les messages Telegram du gouverneur de Belgorod, rapportés par Le Monde.

Selon un communiqué du ministère de la Défense de Russie, les forces russes ont réussi à intercepter dans l’après-midi deux missiles et « la plupart » des roquettes lancées contre la ville, ce qui a évité un bilan « infiniment plus grave ». Mais plusieurs roquettes et des débris de missiles se sont toutefois abattus sur Belgorod. Des images, publiées par les autorités russes, montrent des voitures en feu et des immeubles aux vitres cassées :

Réunion en urgence du conseil de l’ONU

Selon les agences de presse russes, citant un porte-parole du Kremlin, « le président Vladimir Poutine a été informé de l’attaque de l’armée ukrainienne sur des quartiers résidentiels de Belgorod ».

« Cette attaque ne restera pas impunie » a de son côté assuré le ministère russe de la Défense. Le vice-président de la Douma, chambre basse du Parlement russe a lui prédit une réplique « sévère », voyant en ce bombardement la preuve qu’il « ne peut pas » y avoir de négociations avec l’Ukraine.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira samedi à 22 heures, heure de Paris, pour discuter de la frappe à Belgorod. L’information a été confirmée à l’AFP par deux membres du Conseil. Ceci dans un contexte où Moscou impute la responsabilité de la frappe à l’Ukraine, a annoncé la mission russe auprès des Nations unies.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de son côté rejeté la responsabilité de l’attaque vers « le Royaume-Uni » et « les Etats-Unis », qui « incitent le régime de Kiev à mener des actes terroristes », selon des propos rapportés aux agences de presse russes.
L’Ukraine n’a de son côté pas répondu à ces accusations.

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