Guerre en Ukraine : la Russie multiplie les attaques de drones avant un sommet de l’Otan crucial pour Kiev

Des sauveteurs trient les décombres d’un immeuble résidentiel touché par des drones russes, le 17 octobre 2022 à Kiev, en Ukraine.
Des sauveteurs trient les décombres d’un immeuble résidentiel touché par des drones russes, le 17 octobre 2022 à Kiev, en Ukraine.

UKRAINE - De nouvelles frappes nocturnes. La Russie a lancé 28 drones explosifs sur l’Ukraine dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 juillet, ciblant notamment Odessa et Kiev, alors que s’ouvre aujourd’hui un sommet de l’Otan décisif pour Kiev.

Les attaques de drones ont principalement visé un terminal céréalier dans un port de la région d’Odessa, zone clé pour l’accord céréalier, ont indiqué mardi les autorités ukrainiennes. « Deux terminaux dont un céréalier ont pris feu à cause de la chute d’éclats de drones abattus », relève le gouverneur régional Oleg Kiper, ajoutant que les incendies ont été éteints sans faire de dégâts majeurs ni de victimes.

Selon lui, 22 drones ont été détruits par la défense aérienne du Sud du pays, alors que deux autres ont touché un bâtiment administratif près du port.

Dans l’ensemble du pays, la défense aérienne ukrainienne a abattu 26 drones kamikazes Shahed de fabrication iranienne sur un total de 28 lancés par Moscou.

Dans la région de Kiev, des éclats de drones sont tombés sur plusieurs localités sans faire de victimes, a indiqué le service d’État pour les situations d’urgence, en publiant notamment des images de débris éparpillés au sol et d’un logement au plafond troué.

Un sommet de l’Otan s’ouvre aux portes de la Russie

Cette nouvelle offensive intervient alors que les dirigeants des pays de l’Otan se réunissent ce mardi pour un sommet crucial en Lituanie, aux portes de la Russie. La réunion des 31 dirigeants des pays de l’Alliance va durer deux jours à Vilnius, à quelque 35 km de la frontière avec le Bélarus, allié de Moscou, et non loin de l’enclave russe de Kaliningrad, sous la protection notamment d’avions Rafale déployés par la France et de batteries de missiles Patriot par l’Allemagne.

Dès son arrivée sur place, Emmanuel Macron a déclaré que des missiles longue portée « Scalp » allaient être livrés à l’Ukraine par la France. « Nous avons décidé de livrer de nouveaux missiles permettant des frappes dans la profondeur à l’Ukraine, a-t-il déclaré. Je pense qu’aujourd’hui ce qui est important pour nous c’est d’envoyer un message de soutien à l’Ukraine, d’unité de l’Otan ».

Ce sommet devrait permettre d’envoyer un message de soutien à l’Ukraine qui poursuit sa difficile contre-offensive face à Moscou et attend des engagements sur une future adhésion. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé « un signal clair » de la part des Occidentaux sur les perspectives d’adhésion de son pays. Il est attendu au sommet de Vilnius où il rencontrera son homologue américain Joe Biden mercredi.

« L’Ukraine mérite de faire partie de l’Alliance. Pas maintenant car maintenant, c’est la guerre, mais nous avons besoin d’un signal clair et ce signal est nécessaire dès maintenant », a insisté Volodymyr Zelensky dans un message sur Telegram. Tous les pays membres reconnaissent que cette perspective n’est pas envisageable tant que la guerre dure. Elle serait de fait synonyme de conflit mondial : l’Article 5 de l’Alliance stipule qu’une attaque contre un membre est une attaque contre tous les membres.

Encore plusieurs étapes avant l’intégration de Kiev à l’Otan

Mais le débat entre Alliés se corse quand il faut formuler cette promesse d’adhésion. Kiev « a sa place » dans l’Alliance ? Kiev doit avoir « une voie » vers l’adhésion quand « les conditions seront réunies » ? Depuis des semaines, les diplomates cherchent la formule subtile qui satisfera tout le monde, y compris Kiev.

Les pays baltes se montrent les plus empressés. À Vilnius, les vitres des autobus transportant les journalistes vers le centre de presse affichaient un message éloquent : « Pendant que vous attendez ce bus, l’Ukraine attend de devenir membre de l’Otan ».

L’Otan va tracer une « voie de réformes » pour l’Ukraine afin qu’elle puisse rejoindre l’Alliance atlantique, mais sans « calendrier », a affirmé mardi à Vilnius le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Le Kremlin, de son côté, a déjà mis en garde l’Otan sur les conséquences « très négatives » pour la sécurité européenne d’une adhésion de l’Ukraine. Cette perspective avait été utilisée comme justification par Vladimir Poutine pour lancer son invasion.

D’ores et déjà, l’Ukraine s’est félicitée de l’intention de l’Otan de la dispenser du « Membership action plan » (MAP), sorte d’antichambre à la candidature à l’Alliance qui fixe un certain nombre d’objectifs de réformes. « Mais l’Ukraine devra encore mener d’autres réformes avant d’adhérer à l’Otan », a souligné un responsable occidental sous couvert d’anonymat.

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