Guerre en Ukraine : la Russie accroît sa pression sur la région de Kharkiv dans l'est du pays

Plus de 800 jours après le début de la guerre en Ukraine, les combats se poursuivent dans la région de Kharkiv, où la Russie a lancé une nouvelle offensive et a revendiqué la prise de plusieurs localités. Des évacuations sont en cours.

L'armée ukrainienne a reconnu ce lundi 13 mai "des succès tactiques" de la Russie dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays. Moscou a revendiqué la prise de quatre localités supplémentaires près de la frontière depuis sa nouvelle offensive lancée vendredi.

"Des batailles défensives acharnées se poursuivent sur une grande partie de notre frontière, en particulier à la périphérie de la ville de Vovtchansk au nord-est de Kharkiv, où la situation est extrêmement difficile", a expliqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo.

"La ville est sous le feu constant des russes", selon Volodymyr Zelensky.

Les attaques russes se concentrent notamment sur la localité frontalière de Vovtchansk, où Moscou a mobilisé "jusqu'à cinq bataillons", selon le gouvernement ukrainien. En 24 heures, la ville a subi 32 attaques de drones.

Plus d'un millier de civils ont dû fuir la commune. Dimanche, il y restait encore quelque 500 personnes, selon le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov. "Toutes les zones de la frontière nord sont sous le feu de l'ennemi presque 24 heures sur 24. La situation est difficile", a-t-il déclaré.

"Ils attaquent très fort ici, tout est en feu, j'ai peur pour mon enfant", a témoigné une habitante de Vovtchansk auprès de notre correspondant sur place.

Au total, la Russie a revendiqué la prise d'une dizaine de localités. Mais selon le spécialiste et ancien officier de l'armée française, Guillaume Ancel, cette offensive est limitée et vise davantage à rassurer Vladimir Poutine.

"Les forces russes ont une pression incroyable de Vladimir Poutine qui veut absolument les obliger à avancer", analyse le lieutenant-colonnel Guillaume Ancel.

Vladimir Poutine "était très humilié lors de la fête de la victoire le 9 mai en Russie de ne pas pouvoir annoncer la moindre avancée", ajoute-t-il.

Cette avancée russe intervient au moment où à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a procédé dimanche soir à un remaniement surprise et limogé son emblématique ministre de la Défense Sergueï Choïgou, après deux ans de conflit en Ukraine sans issue claire.

Les autorités de Kiev prévenaient depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions frontalières du nord-est, alors que l'Ukraine est confrontée à des retards dans l'aide occidentale et qu'elle manque de soldats.

Article original publié sur BFMTV.com