Guerre en Ukraine : le patron de Wagner tire à boulets rouges sur Poutine

Alors que la Russie commémore ce mardi 9 mai la victoire sur l’Allemagne nazie avec un grand défilé militaire, Evguéni Prigojine n’a pas mâché ses mots à l’encontre de Vladimir Poutine.

Une charge en bonne et due forme. Le patron du groupe paramilitaire Wagner a tiré à boulets rouges sur Vladimir Poutine, ce mardi 9 mai, alors que le président russe dirigeait au même moment un défilé militaire à Moscou commémorant la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945.

Evguéni Prigojine a notamment accusé des soldats de l’armée régulière russe d’avoir fui leurs positions à Bakhmout, épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine. « Aujourd’hui, l’une des unités du ministère de la Défense a fui de l’un de nos flancs […]. Ils ont quitté leurs positions, ils ont tous fui ! », a accusé l’homme, qui est en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe, à laquelle il a également reproché de chercher à « tromper » Poutine.

« Si tout est fait pour tromper le commandant en chef [Vladimir Poutine], alors soit le commandant en chef vous déchirera le c.., soit ce sera le peuple russe qui sera furieux si la guerre est perdue », a dit Evguéni Prigojine dans une longue diatribe publiée dans une vidéo publiée sur Telegram, accusant une fois encore l’armée de ne pas lui livrer les munitions dont il a besoin pour prendre Bakhmout.

S’il a réitéré qu’il entamerait le repli en l’absence de livraisons suffisantes, affirmant que Wagner n’avait reçu mardi « que 10% » des munitions qu’il avait réclamées, il toutefois semblé repoussé de quelques jours sa menace d’abandonner le font. « Nous ne quitterons pas [Bakhmout], nous allons [rester] encore quelques jours, nous allons combattre malgré tout, nous nous débrouillerons », a-t-il dit, semblant repousser de quelques jours son ultimatum.

« L’État n’arrive pas à défendre le pays »

« Pourquoi l’État n’arrive-t-il pas à défendre le pays ? », a-t-il encore lancé en plein « Jour de la Victoire » commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Le Jour de la Victoire est la victoire de nos aïeux, nous n’avons pas mérité ne serait-ce qu’une fraction de cette victoire », a taclé Evguéni Prigojine.

« Il y a un crime qui s’appelle “la destruction du peuple russe” [...]. Et c’est ce que fait un petit groupe », a-t-il encore cinglé, pointant du doigt l’état-major. S’il critique depuis des mois les commandants de l’armée russe, qu’il dépeint comme incapables, ses attaques verbales sont montées d’un cran depuis plusieurs jours.

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