Guerre en Ukraine: Macron affiche sa fermeté et demande un "cessez-le-feu"

Emmanuel Macron au Conseil européen, le vendredi 25 février à Bruxelles. (Photo by Thierry Monasse/Getty Images) (Photo: Thierry Monasse via Getty Images)

Le président de la République tient un conseil de Défense ce samedi 26 février à l'Élysée pendant que l'armée russe "élargit son offensive" en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - L’heure est à l’inquiétude et à la fermeté. Emmanuel Macron poursuit ses interventions diplomatiques et de dissuasion militaire en tant que responsable de la force opérationnelle à très haut niveau de préparation de l’OTAN. Le chef de l’État attend désormais de la Russie un “cessez-le-feu”.

Alors que l’armée russe vient de recevoir l’ordre d’”élargir son offensive”, se tient au même moment, ce samedi 26 février à l’Élysée en fin d’après-midi un conseil restreint de défense sur la crise ukrainienne, les sanctions à infliger à la Russie et la protection à apporter aux États voisins de la zone de conflit. Autour d’Emmanuel Macron, sont notamment présents le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

“Il n’est pas acceptable que les Russes demandent la reddition de l’Ukraine, sa neutralisation et qu’elle renonce à sa perspective otanienne. Le cessez-le-feu ne peut se payer d’aucune précondition”, a fermement affirmé, ce samedi 26 février l’Élysée, alors que les Russes de leur côté assènent que “les Ukrainiens ont refusé les négociations” et justifient ainsi la poursuite des combats. “La discussion doit s’engager après le cessez-le-feu. Elle ne peut s’engager maintenant”, a rétorqué la présidence française.

Le cessez-le-feu ne peut se payer d'aucune précondition.L'Élysée

“Nous voulons contraindre le président Poutine à revoir ses plans, il ne faut pas prendre Kiev, il le paiera très cher”, a prévenu la présidence française en amont de ce conseil de Défense, lors d’un échange avec la presse française et internationale.

Jeudi soir, le président français a appelé son homologue russe pour lui demander un cessez-le-feu. Emmanuel Macron a ensuite échangé avec le président ukrainien Volodomyr Zelensky à trois reprises depuis vendredi. L’Élysée constate que le président Zelensky “a fait le choix de la résistance”. “Dès lors que ce choix est fait par les autorités légitimes de l’Ukraine, il faut leur permettre, le cas échéant, quand elles le décideront, de pouvoir engager la discussion à des conditions qui seront soutenables”, a poursuivi l’Élysée qui dit travailler “y compris dans le domaine de la défense, non pas pour attaquer la Russie comme le dit Vladimir Poutine mais pour que les Ukrainiens puissent se défendre”.

Dans l’immédiat, l’urgence n’est pas d’avoir une conversation élaborée mais que le président Poutine cesse la guerre qu’il a décidé de mener alors que nous lui avons donné le choix de la diplomatie.L'Élysée

Le dialogue avec la Russie semble à ce stade interrompu. En fin d’après-midi samedi, Emmanuel Macron n’avait “pas le projet d’appeler Vladimir Poutine”. “Dans l’immédiat, l’urgence n’est pas d’avoir une conversation élaborée, mais que le président Poutine cesse la guerre qu’il a décidé de mener alors que nous lui avons donné le choix de la diplomatie, nous lui avons donné l’alternative à la guerre”, a justifié avec insistance l’entourage du président Macron. Paris rappelle que “le besoin de paix demeure” et que “respecter la souveraineté de l’Ukraine dépend du cessez-le-feu”.

À propos du conseil de sécurité des Nations unies qui s’est tenu vendredi, la présidence française a noté “l’isolement de la Russie, seul pays à avoir voté contre le projet de résolution” qui visait à reconnaître “l’agression contre l’Ukraine” et qui réclamait un retrait “immédiat” des troupes russes en Ukraine.

“La Russie comptait beaucoup sur le soutien de la Chine, il n’est pas là, même s’ils sont plus en retrait que nous ou nos partenaires occidentaux”, a-t-on ajouté, à propos de l’abstention de Pékin à ce texte.

“Unité” et “réactivité” de l’Union européenne

Malgré le contexte de vives tensions, l’Élysée s’est félicité de l’“unité” au sein de l’Union européenne et de sa “réactivité” dans cette crise, en rappelant qu’elle a su “en trois jours prendre des sanctions massives contre la Russie en conséquence de son intervention”.

Un nouveau train de sanctions est envisagé par les 27 pays membres de l’Union européenne et sera débattu dans les prochains jours. Parmi les sujets sur la table, l’exclusion de la Russie du système financier Swift ou la saisie des maisons russes sur le sol français. “Nous verrons comment collectivement nous continuerons d’agir pour mettre un terme au conflit et pour assurer la sécurité et la stabilité sur le continent avec un même sens de l’urgence et une même détermination dans l’action”, a résumé l’Élysée qui tient à ce que les décisions soient prises au niveau de l’UE et de l’OTAN.

La France se tient “aux côtés de ceux qui craignent pour leur sécurité”, a insisté la présidence en évoquant la Moldavie, la Géorgie ou les pays des Balkans avec lesquels Emmanuel Macron aura “des contacts dans les prochaines heures”. Il a échangé ce matin avec les présidentes moldave et géorgienne pour leur apporter son soutien.

Alors que de vives critiques se font entendre parmi certains des candidats déclarés à la présidentielle en France, les proches du chef de l’État ont fait part de son “souci particulier de l’unité nationale dans cette période grave pour l’Europe”. L’Élysée a pris pour exemple les entretiens à l’Élysée les deux ex-présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy ou le message du président adressé au parlement vendredi.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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