Guerre en Ukraine : Macron à Berlin pour rencontrer Olaf Scholz et discuter de l’aide à fournir à Kiev

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron se rencontrent ce vendredi 15 mars à Berlin pour trouver un terrain d’entente sur l’aide à l’Ukraine.
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron se rencontrent ce vendredi 15 mars à Berlin pour trouver un terrain d’entente sur l’aide à l’Ukraine.

INTERNATIONAL - Apaiser les relations politiques au nom de l’urgence en Ukraine. La dernière rencontre entre le chancelier allemand Olaf Scholz et Emmanuel Macron, à Paris fin février à l’occasion de la conférence de soutien à l’Ukraine, s’était soldée par des échanges acerbes. Les deux chefs d’États se rencontrent à nouveau pour évoquer le sujet, ce vendredi 15 mars, à Berlin cette fois-ci.

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Envoi de troupes au sol, de missiles longue portée, montant des aides à Kiev… Les divergences se sont multipliées entre la France et Allemagne, fragilisant le message d’unité des alliés. La querelle tombe mal au moment où les forces russes progressent dans l’est de l’Ukraine, en raison notamment de l’essoufflement de l’aide occidentale.

Pendant ce temps, le président russe Vladimir Poutine se dirige vers un nouveau sacre, assuré de remporter un mandat supplémentaire de six ans lors de l’élection présidentielle sans opposition qui s’ouvre justement ce vendredi 15 mars pour trois jours.

À Berlin, Olaf Scholz et Emmanuel Macron échangeront d’abord en tête-à-tête à la mi-journée, puis participeront à une réunion avec le Premier ministre polonais Donald Tusk. L’ancien président du Conseil européen a « l’habitude de conjuguer des intérêts contradictoires. Il est capable d’apaiser les différends », analyse auprès de l’AFP Nico Lange, chercheur associé à la Conférence de Munich sur la sécurité.

La livraison des missiles Taurus toujours en question

Les trois dirigeants doivent aussi arrondir les angles avant un important sommet européen à Bruxelles les 21 et 22 mars. Le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski se dit « confiant sur ce que peut représenter ce sommet à trois ». « Les pressions internes à la coalition (allemande, ndlr) et les pressions internationales sur le chancelier Scholz incitent à plus d’actions », estime-t-il dans une interview publiée jeudi par le quotidien Ouest-France.

Le dirigeant allemand, qui craint l’escalade du conflit, est critiqué par plusieurs de ses alliés et au sein même de sa majorité pour son refus de livrer des missiles longue portée Taurus, car leur réglage nécessiterait, selon lui, l’intervention de militaires allemands.

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Fin février, les déclarations du chef de l’État français autour de l’envoi possible de troupes en Ukraine ont fait sursauter Berlin, alors qu’Olaf Scholz écarte catégoriquement cette éventualité. « Des discussions avaient eu lieu (...), mais le chancelier avait insisté pour qu’elles ne soient pas rendues publiques », affirme Jacob Ross, du groupe de réflexion allemand DGAP.

« La prudence ne doit pas être qualifiée de faiblesse »

Les dissonances étaient montées d’un cran la semaine suivante quand Emmanuel Macron a estimé à Prague que l’Europe entrait dans un moment « où il conviendra de ne pas être lâches ». Et le président français a insisté jeudi soir en affirmant que ceux qui posent « des limites » à l’engagement pour soutenir l’Ukraine « ne font pas le choix de la paix mais font le choix de la défaite ».

« Si la Russie venait à gagner (..) nous n’aurons plus de sécurité » et la « crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro », a encore mis en garde Emmanuel Macron. Mais le chancelier allemand rétorque fermement : « la prudence ne doit pas être qualifiée de faiblesse ».

Reste à noter que l’approche des élections européennes interfère dans la stratégie des deux dirigeants, attentifs à leurs opinions publiques. Olaf Scholz est en chute libre dans les sondages, or une majorité d’Allemands est opposée à la livraison de missiles Taurus. À l’inverse, le camp Macron axe sa campagne sur le soutien à l’Ukraine, accusant l’extrême droite, favorite du scrutin, de positions pro-Kremlin.

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