Guerre en Ukraine: l'aide humanitaire locale profite peu des dons internationaux

Une distribution inégale. Alors que les dons affluent en faveur de l'Ukraine depuis le début du conflit face à la Russie, les agences de l'ONU et les grandes ONG internationales bénéficient de la plus grosse part du gâteau, et de loin. Les associations locales n'ont en effet reçu que 0,3% des 12 milliards d'euros recueillis depuis le mois de février. Elles manquent pourtant de tout.

"Je dors tout habillée"

À Kherson, dans l'est de l'Ukraine, l'attente est longue. Les habitants doivent patienter plusieurs heures et se frayer une petite place dans la foule pour récupérer un morceau de pain, de l'eau ou des produits d'hygiène.

Pour certains, l'aide humanitaire est devenue leur seul moyen de subsistance, alors que l'invasion russe a débuté il y a près de 10 mois.

"Il n'y a plus de chauffage donc nous devons nous réchauffer avec des couvertures. Je dors tout habillée, avec mon chapeau, parce que j'ai toujours froid à la tête", confie à BFMTV Raisa Hablo, une habitante.

Des conditions de travail qui se dégradent

Alors que l'hiver approche, les températures ne cessent de baisser et les conditions de travail des bénévoles humanitaires se sont dégradées.

"Il y a des volontaires qui vivent parfois sans électricité, sans eau, sans moyen même de subsistance. Il y en a qui demandent parfois: 'est-ce qu'on peut se servir également dans les rations alimentaires pour pouvoir vivre'", assure à BFMTV le président de l'ONG U-Saved François Dupaquier.

"Il y a des volontaires qui parfois baissent les bras, qui sont complètement épuisés et abandonnent leur action", affirme-t-il encore.

Seulement 1% des dons pour les associations locales

Pour l'ONU, sur 3,6 milliards d'euros recueillis par les Nations unies cette année, seul 1% a été reversé aux ONG ukrainiennes. Le reste a été recueilli par les grandes ONG internationales.

"Les deux ont un mal fou à entrer en connexion, ce qui fait que le système de l'aide internationale draine beaucoup de moyens qui ont du mal à passer à travers les mécanismes ukrainiens", explique le directeur du think tank URD François Grunewald.

L'aide à la population civile assurée par les ONG ukrainiennes pourrait désormais être relayée par les mairies et les administrations régionales.

Article original publié sur BFMTV.com