Guerre en Ukraine : l’Allemagne veut enfin “prendre les commandes”

“Nous sommes prêts à prendre les commandes”, c’est par cette expression volontariste lancée le 9 mai devant la presse, et rapportée par le Taggesspiegel, que Boris Pistorius, le ministre de la Défense allemand, a voulu définir la nouvelle position diplomatique que souhaite incarner Berlin. En visite officielle aux États-Unis, où il a rencontré son homologue américain, Lloyd Austin, le social-démocrate a fait forte impression, rapporte les médias allemands.

“Durant ces deux jours, il avait pour mission de lever les doutes sur la détermination réelle de Berlin à mettre en œuvre le ‘tournant historique’ annoncé suite à l’invasion de l’Ukraine”, résume l’hebdomadaire Der Spiegel. Une mission qui semble réussie alors que Lloyd Austin, cité par la Tagesschau, a déclaré que “l’Allemagne rest[ait] l’un des alliés les plus solides et les plus fidèles des États-Unis, et [qu’il était] fier de continuer à travailler main dans la main avec Berlin pour la paix et la sécurité”.

Au-delà de ces réassurances mutuelles, Boris Pistorius a annoncé que Berlin allait acheter trois lance-roquettes multiples de type Himars à l’armée américaine afin de les livrer à Kiev, alors que la situation sur le terrain se complique pour l’armée ukrainienne.

Une posture “digne de celle d’un chancelier”

“Les temps ont changé”, a déclaré Boris Pistorius en ajoutant, cité par Die Zeit, que “l’Allemagne fait de la défense nationale et collective une priorité, tout en réorientant [son] engagement dans d’autres régions du monde – une nouveauté”.

“Berlin se positionne comme le plus grand soutien financier de l’Ukraine en Europe”, écrit Die Welt. Le quotidien conservateur espère que cette visite marquera la fin de la politique hésitante de l’Allemagne du chancelier Olaf Scholz vis-à-vis de l’Ukraine – notamment sur la question des livraisons d’armes, du psychodrame des chars Leopard à la polémique sur les missiles longue portée Taurus.

Nommé en janvier 2023 avec pour mission de redresser et de moderniser la Bundeswehr, le ministre de la Défense, dont la posture est “digne de celle d’un chancelier”, a impressionné les médias allemands, qui estiment qu’Olaf Scholz pourrait être le seul perdant de cette visite.

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