Guerre en Ukraine : Kiev revendique de nouvelles victoires face à la Russie

Des soldats ukrainiens se préparent à tirer un lance-roquettes mulitple BM-21 « Grad » vers des positions russes dans la région de Kharkiv, le 4 octobre 2022.
YASUYOSHI CHIBA / AFP Des soldats ukrainiens se préparent à tirer un lance-roquettes mulitple BM-21 « Grad » vers des positions russes dans la région de Kharkiv, le 4 octobre 2022.

GUERRE EN UKRAINE - Nouvelles percées. Au 223e jour de guerre sur le sol ukrainien, Kiev a revendiqué de nouvelles victoires militaires sur l’armée russe, cette fois-ci dans l’Est, tandis que le Kremlin assure vouloir reconquérir le terrain perdu dans les régions ukrainiennes dont il revendique l’annexion.

Après un mois de revers militaires et l’annonce de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes, la Russie évoque plutôt un repli « tactique » pour justifier les nouvelles pertes de terrain en Ukraine et souhaite par ailleurs jouer un rôle dans l’enquête sur les fuites des gazoducs Nord Stream.

Des territoires russes « pour toujours »

Ce mercredi, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk (est du pays), jusqu’ici sous le contrôle quasi-total de Moscou, a revendiqué une percée. « Maintenant c’est officiel. La dé-occupation de la région de Lougansk a commencé. Plusieurs localités ont déjà été libérées de l’armée russe », a déclaré Sergiï Gaïdaï dans une vidéo postée sur Telegram, sans plus de précisions.

La veille, l’Ukraine avait déjà revendiqué une percée dans le nord de la région méridionale de Kherson, tandis que la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) apparaît désormais sous contrôle ukrainien, ouvrant la voie vers celle de Lougansk, bastion des séparatistes installées par Moscou depuis 2014.

Carte de la situation en Ukraine au 5 octobre.
AFP Carte de la situation en Ukraine au 5 octobre.

L’armée russe avait, elle, reconnu à demi-mot des retraites mardi, en publiant des cartes des territoires qu’elle contrôle. Celles-ci montrent que Moscou a cédé toute une partie du nord de la région de Kherson et qu’elle avait quitté presque toute la rive orientale de la rivière Oskil, dernière zone de la région de Kharkiv qu’elle contrôlait encore, comme vous pouvez le voir sur la carte évolutive ci-dessous.

Vladimir Poutine a de son côté signé ce mercredi 5 octobre la loi actant l’annexion au sein de la Fédération de Russie, décidée formellement vendredi, des quatre régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia. Après ces nouvelles signatures, le chef du Kremlin a dit qu’il espérait que la situation militaire dans les territoires annexés allait se « stabiliser ».

Son porte-parole, Dmitri Peskov a assuré que ces territoires resteraient russes « pour toujours », et que Moscou allait regagner le terrain perdu à un rythme effréné depuis un mois. Ces territoires « seront repris », a-t-il assuré lors de son briefing quotidien.

« Des dizaines de localités ont été libérées »

Vladimir Poutine avait auparavant juré de toute faire pour défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n’a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d’armes occidentales.

Un responsable des autorités d’occupation a cependant assuré que le repli russe dans le Sud était tactique et temporaire. « Le regroupement sur le front dans les conditions actuelles permet de rassembler les forces et de porter un coup » aux troupes ukrainiennes, a affirmé ce responsable, Kirill Stremooussov, à l’agence russe Ria Novosti.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait salué des avancées « puissantes », affirmant que des « dizaines de localités ont été libérées rien que cette semaine » dans les quatre régions dont Moscou revendique l’annexion. Dans l’Est, la retraite de Kharkiv permet aux forces ukrainiennes de porter le combat plus à l’est, vers la région de Lougansk, par exemple en direction de la ville de Svatové.

Si les autorités russes ont dit le minimum sur ces revers, les correspondants de guerre de médias russes pro-pouvoir insistent sur leur ampleur. Nombre de commentateurs pro-Kremlin ont aussi critiqué l’armée russe. « C’est ainsi. Il n’y aura pas de bonnes nouvelles dans un avenir proche. Ni du côté du front de Kherson, ni désormais de celui de Lougansk », a commenté depuis Svatové mardi sur sa chaîne Telegram, Alexandre Kots, du journal Komsomolskaïa Pravda.

Moscou veut participer à l’enquête Nord Stream

Sur le front diplomatique, le président américain Joe Biden a annoncé mardi un nouvel envoi américain d’équipements militaires, pour une valeur de 625 millions de dollars, dont quatre nouveaux systèmes de lance-roquette Himars, puissants et très appréciés par les Ukrainiens. Un geste une nouvelle fois salué par le président ukrainien.

De leur côté les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord ce mercredi sur une nouvelle série de sanctions contre des entités et personnalités russes. Dans le même temps, la Russie a elle réclamé mercredi de participer à l’enquête sur les fuites des gazoducs Nord Stream, la Suède, en charge des investigations, ayant bloqué l’accès à la zone de ce sabotage présumé située en mer Baltique.

Moscou a d’ailleurs sous-entendu que les États-Unis ont pu saboter ces tuyaux clés pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe, quand les Occidentaux suspectent eux la Russie.

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