Guerre en Ukraine : Joe Biden promet « 500 sanctions » contre la Russie après sa rencontre avec la veuve de Navalny

Le président américain Joe Biden serre dans ses bras Ioulia Navalnaïa, la veuve d’Alexeï Navalny, décédé le 16 février dans une prison russe, à San Francisco, en Californie.
HANDOUT / AFP Le président américain Joe Biden serre dans ses bras Ioulia Navalnaïa, la veuve d’Alexeï Navalny, décédé le 16 février dans une prison russe, à San Francisco, en Californie.

INTERNATIONAL - Un arsenal de sanctions pour que « Poutine paye un prix encore plus élevé ». Juste après avoir rencontré la veuve et à la fille d’Alexeï Navalny, le président américain Joe Biden a annoncé, ce vendredi 23 février, au moins 500 nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie. Certaines d’entre elles visent à obliger Moscou à rendre des comptes sur la mort du leader de l’opposition en prison.

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Au jour du deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine, la Maison Blanche a publié des photos de la rencontre de Biden à San Francisco avec Ioulia et Dacha Navalnaïa, respectivement la femme et la fille de Navalny, comme vous pouvez le voir sur le post X ci-dessous.

Si le contenu de leur discussion est resté secret, le président américain a salué, devant la presse, après leur rencontre « un homme d’un courage incroyable et c’est extraordinaire de voir comment sa femme et sa fille reproduisent cela ».

« Des individus liés à l’emprisonnement de Navalny » visés

Quelques heures plus tard, le locataire de la Maison Blanche a annoncé dans un communiqué « plus de 500 nouvelles sanctions » contre « des individus liés à l’emprisonnement de Navalny », dont trois responsables russes. Mais aussi contre « le secteur financier russe, l’industrie de défense, les réseaux d’approvisionnement et les auteurs de contournement des sanctions, à travers plusieurs continents. »

Les États-Unis vont aussi prendre des mesures de restriction des exportations « contre près de 100 entités qui fournissent un soutien dissimulé à la machine de guerre russe. »

« Nous prenons des mesures pour continuer à réduire les revenus du secteur de l’énergie russe, et j’ai demandé à mes équipes de renforcer le soutien à la société civile, aux médias indépendants et à tous ceux qui se battent pour la démocratie autour du monde », a encore écrit Joe Biden.

Le système russe de paiement Mir sanctionné

Des entreprises de 26 pays, des personnes de 11 pays, parmi lesquels la Chine ou l’Allemagne, font partie de ces plus de 500 individus et organisations ciblés pour avoir alimenté la machine de guerre russe, ou avoir aidé le pouvoir à contourner les sanctions internationales, a précisé le département du Trésor.

« Pour priver la Russie des ressources nécessaires pour soutenir sa guerre contre l’Ukraine, le Trésor désigne des cibles, notamment un rouage majeur de l’infrastructure financière russe ; plus d’une vingtaine de pays tiers qui ont échappé aux sanctions en Europe, en Asie de l’Est, en Asie centrale et au Moyen-Orient ; et des centaines d’entités au sein du complexe militaro-industriel russe et dans d’autres secteurs clés », a encore détaillé le département.

Parmi la longue liste, beaucoup d’entreprises technologiques des secteurs des semi-conducteurs, de l’optique, des drones, ou encore des systèmes d’information, et même un institut de mathématiques appliquées.

Le système russe de paiement Mir est aussi sanctionné. Son développement « a permis à la Russie de construire une infrastructure financière qui lui permet d’échapper aux sanctions et de reconstituer les liens rompus avec le système financier international », a indiqué le département américain du Trésor dans un communiqué.

Développées en 2015 face aux sanctions des Occidentaux après l’annexion de la Crimée en 2014, les cartes Mir - qui signifie « monde » et « paix » en russe - permettent aux Russes d’effectuer des règlements et de retirer de l’argent dans certains pays étranger.

Moscou dénonce une ingérence « cynique » avant sa présidentielle

Le président russe « a cru qu’il pouvait facilement plier la volonté et briser le courage d’un peuple libre. Qu’il pouvait envahir une nation souveraine et que le monde tournerait le dos. Qu’il pouvait ébranler les fondations de la sécurité en Europe et ailleurs. Deux ans plus tard, c’est encore plus évident qu’au premier jour : Poutine a fait une lourde erreur de calcul », a taclé le démocrate de 81 ans.

En réponse, la Russie a qualifié les nouvelles sanctions américaines d’ingérence « cynique », destinée à diviser les Russes avant la présidentielle de la mi-mars qui doit voir Vladimir Poutine réélu triomphalement.

Ces nouvelles restrictions sont « une nouvelle tentative éhontée (...) de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Russie, de nous forcer à renoncer à nos intérêts vitaux, de diviser la société russe à la veille (...) de l’élection présidentielle », a abondé l’ambassadeur aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, cité par l’agence d’Etat russe Tass.

Les États-Unis et l’Union européenne appliquent déjà une batterie de sanctions contre Moscou, mais c’est la salve la plus importante depuis le déclenchement de la guerre.

Par ailleurs, une nouvelle aide militaire américaine de 60 milliards de dollars est actuellement bloquée au Congrès, en raison en particulier de l’opposition du président de la Chambre des représentants, un allié de Donald Trump.

Le président américain a appelé les parlementaires à approuver ce financement au plus vite, « avant qu’il ne soit trop tard ». « C’est le moment de prouver que les États-Unis s’engagent pour la liberté et ne se soumettent à personne », a conclu Joe Biden.

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