Guerre en Ukraine : les images de Marinka totalement rasée

Marinka, à l’est de l’Ukraine, ne ressemble plus qu’à un champ de ruine sur cette photo qui circule sur les réseaux sociaux depuis le 4 mars.
Marinka, à l’est de l’Ukraine, ne ressemble plus qu’à un champ de ruine sur cette photo qui circule sur les réseaux sociaux depuis le 4 mars.

Les images de cette petite ville de la région de Donetsk, en ruine, sont bien réelles. Ce qui laisse les observateurs pantois : « On dirait une scène d’un film post-apocalyptique ».

GUERRE EN UKRAINE - Une ville réduite en cendres. Depuis ce samedi 4 mars, des groupes de propagande russe se partagent en masse sur la messagerie Telegram des photos de la ville occupée de Marinka, dans l’Oblast, c’est-à-dire la région, de Donetsk. Une cité complètement détruite depuis l’invasion russe et abandonnée par ses 10 000 habitants, obligés de fuir.

En relayant ces images sur sa chaîne Telegram, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne Andriy Yermak a confirmé qu’elles étaient malheureusement bien réelles.

Même chose du côté du ministère ukrainien des Affaires étrangères, qui a également partagé plusieurs clichés sur les réseaux sociaux. « C’était le foyer d’environ 10000 personnes. C’était une ville paisible. C’était... jusqu’à ce que les criminels de guerre russes la rasent intégralement », peut-on lire en légende de la publication. « Zoomez, et vous verrez que pas un bâtiment n’a été laissé indemne. »

Comme vous pouvez encore le voir ci-dessous, les photographies prises au drone montrent un paysage apocalyptique, où aucun bâtiment ne semble avoir été épargné par les bombardements. « Entièrement rasée, il ne reste plus rien. Même la page Wikipédia parle d’elle au passé », fait remarquer, détail macabre, l’Observatoire de géopolitique Delphi sur Twitter.

Autrefois une ville « paisible »

Certains observateurs et experts expliquent ne pas avoir cru ces images en les voyant, pensant qu’elles avaient fait l’objet de montage de la propagande russe.

C’est le cas d’Ostap Yarysh, un journaliste en charge de l’Ukraine pour The Voice of America, le service international de l’audiovisuel public américain, qui déclare ce dimanche 5 mars sur Twitter : « Lorsque j’ai vu ces images pour la première fois, j’ai pensé qu’elles étaient trop choquantes pour être réelles et je ne les ai pas partagées. J’avais tort. C’est Marinka, en Ukraine. » Et d’ajouter : « Cette ville autrefois paisible a été complètement détruite par les Russes. Plus personne n’y vit. On dirait une scène d’un film post-apocalyptique. »

Face à ce spectacle de désolation, Andrii Yermak, chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a quant à lui souligné sur Telegram que Marinka était prospère avant la guerre. « Marinka. Elle n’existe plus. Voilà à quoi ressemblent les conséquences des activités terroristes de la Russie », a-t-il écrit, partageant l’une des photos de la ville détruite. « Que doivent payer les Russes pour Marinka et les autres villes ukrainiennes ? Pour les crimes et les meurtres ? Un tribunal. Des sanctions étouffantes. Une destruction militaire sur le champ de bataille. L’isolement. »

Raser les abris

Les combats entre les forces russes et les troupes ukrainiennes font rage dans l’Est de l’Ukraine depuis 2014 et le début des troubles dans le Donbass. La bataille s’est intensifiée depuis l’invasion russe le 24 février 2022, et la ville de Marinka fait partie de celles qui ont été réduites à l’état de décombres. Le chef de la police de Marinka, Artem Schus, expliquait fin février à l’agence AP qu’à l’exception des soldats, la ville a été entièrement évacuée « parce qu’il n’y a plus aucun moyen pour la population civile d’y vivre ».

D’après ce responsable, les forces russes rasent délibérément les ruines, faisant sauter les murs qui tiennent encore debout, afin de « détruire toute protection, qu’il s’agisse d’un abri civil ou d’une installation militaire ». Faute de structures derrières lesquelles s’abriter, les belligérants se battent depuis les sous-sols, ou accroupis sous les décombres. « Il n’y a pas de tranchées, il n’y a rien. J’ai même dû me cacher derrière un réfrigérateur », témoignait fin janvier Vitali, un soldat de 34 ans, à l’AFP.

Selon le colonel Iaroslav Tchepourny, chargé pour l’armée ukrainienne des relations avec les médias, c’est dans cette bourgade, où les combats durent depuis cinq mois, que sa brigade a subi « le plus de pertes » depuis le début de l’invasion.

Dans une autre ville de l’Est, à environ 80 km au nord-est, les forces russes s’apprêtent à prendre possession de Bakhmout après des semaines de combats intenses. L’armée ukrainienne fait état depuis une semaine d’une situation « extrêmement tendue » alors que les troupes russes encerclent cette cité. Le chef de la milice russe Wagner, Evgueni Prigojine, a adressé vendredi un message au président ukrainien : « cher Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky, le groupe paramilitaire Wagner contrôle pratiquement Bakhmout. Il ne reste plus qu’une route. L’étau se referme. » Et à quel prix…

VIDÉO - Le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, en déplacement dans l'est de l'Ukraine

Guerre en Ukraine : face à la Russie, la Finlande construit une nouvelle clôture à sa frontière

Eurovision 2023 : 3 000 réfugiés ukrainiens pourront assister aux shows gratuitement à Liverpool