Guerre en Ukraine : le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit après le crash d’un avion militaire russe

Le village de Iablonovo situé dans la région de Belgorod en Russie, où l’avion s’est écrasé le 24 janvier 2024.
STRINGER / AFP Le village de Iablonovo situé dans la région de Belgorod en Russie, où l’avion s’est écrasé le 24 janvier 2024.

INTERNATIONAL - Réunion de toute urgence. Le Conseil de sécurité de l’ONU se rassemble dans la soirée de ce jeudi 25 janvier, au lendemain du crash d’un avion militaire russe qui a fait 74 morts, dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens selon la version russe. Une réunion à la demande de Moscou, qui accuse l’Ukraine d’avoir abattu l’appareil.

En amont, le porte-parole du Kremlin, Mitry Peskov, a à nouveau appuyé ce jeudi matin que « les Ukrainiens ont tué leurs prisonniers, leurs citoyens, qui devaient se retrouver à la maison pratiquement dans 24 heures, c’est bien sûr un acte tout à fait monstrueux ». Le Comité d’enquête russe a également indiqué avoir ouvert une « enquête criminelle pour acte terroriste ».

Zelensky a demandé l’ouverture d’une enquête internationale

Faute « d’informations fiables », Kiev n’a pas confirmé ni infirmé que l’appareil avait été abattu par des armes ukrainiennes, comme le soutient Moscou. Le commissaire ukrainien aux droits humains, Dmytro Loubinets, a appelé ce jeudi l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge à aller « inspecter les lieux » du crash. Il s’est toutefois dit « convaincu » que Moscou n’autorisera « personne (...) à voir le site ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, de son côté, demandé l’ouverture d’une enquête internationale, et chargé plusieurs agences d’État de conduire leurs propres investigations sur le crash. « Nous devons établir tous les faits clairement et autant que possible, étant donné que l’avion a été abattu sur le territoire russe, ce qui échappe à notre contrôle », a-t-il déclaré mercredi soir dans son adresse quotidienne, sans attester que des prisonniers de son pays font bien partie des victimes.

Deux versions des faits contradictoires

L’avion s’est écrasé mercredi près de Iablonovo, à 45 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, dans la région russe de Belgorod. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un appareil chutant presque à pic, avant une grosse explosion au sol, accompagnée de flammes et de fumée noire, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Les 65 prisonniers ukrainiens ainsi que les six membres d’équipage et trois militaires russes présents à bord ont péri, selon l’armée russe. Moscou affirme que les forces ukrainiennes ont lancé « deux missiles » issus « d’un système de défense antiaérien » pour abattre le transporteur militaire Il-76 et pouvoir ensuite « accuser la Russie ». Plus encore, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a indiqué que des « missiles américains et allemands » sont à l’origine du crash.

L’armée ukrainienne a confirmé qu’un échange de prisonniers était bien prévu mercredi. Pour autant, le renseignement militaire ukrainien (GUR) assure que Kiev n’avait « pas été informé » de la nécessité de sécuriser l’espace aérien dans la zone et ne connaissait pas « le mode de transport des prisonniers », reprochant à Moscou de les avoir délibérément « mis en danger ».

Ainsi, le commissaire ukrainien aux droits humains a estimé ce jeudi que la Russie était dans tous les cas « responsable de la sécurité » des détenus, selon la Convention de Genève. « Selon moi, c’est un exemple clair de la Russie planifiant une campagne de propagande contre l’Ukraine », a-t-il ajouté sur ses réseaux sociaux.

La Russie a dit jeudi soir diffuser de premières images du lieu prétendu du crash. On peut y voir plusieurs arbres couchés et un gros morceau de tôle froissée, mais aucun signe de l’énorme carcasse de l’avion militaire Il-76 dont la longueur atteint presque 50 mètres.

Au sol, sur la neige, la vidéo montre des débris difficilement identifiables et les restes humains d’un ou deux corps, floutés, ainsi que quelques traces de sang. L’AFP ne pouvait pas dans l’immédiat identifier le lieu du tournage de la vidéo, ni quand celle-ci avait été réalisée.

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