Guerre en Ukraine : les conditions de Macron pour livrer des chars Leclerc à Kiev

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 16 juin 2022.
SERGEI SUPINSKY via Getty Images Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 16 juin 2022.

GUERRE EN UKRAINE - Mise au point. La France n’exclut pas de livrer des chars de combat lourds Leclerc à l’Ukraine pour la soutenir dans sa guerre contre la Russie, a déclaré ce dimanche 22 janvier Emmanuel Macron au côté du chancelier Olaf Scholz, alors que Kiev réclame des chars, notamment à l’Allemagne qui détient la clé de la livraison de chars Leopard 2 par plusieurs pays européens. Des livraisons qui ne se feront pas sans certaines conditions.

« Pour ce qui est des Leclerc, j’ai demandé au ministre des Armées d’y travailler. Rien n’est exclu et cela s’apprécie en effet collectivement », a déclaré le président français, tandis que le chancelier allemand, interrogé sur les Leopard, a déclaré que « la manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète ».

Et lors de cette réunion à l’occasion de la journée franco-allemande, le chef d’État français s’est montré plus précis sur les conditions nécessaires pour que des chars Leclerc soient livrés à l’Ukraine.

Des livraisons, sans s’affaiblir

« D’une part, comme on l’a toujours fait depuis le début : que ce ne soit pas escalatoire. Et nous avons toujours eu cette ligne », a d’abord avancé Emmanuel Macron soucieux que les livraisons d’armes ne fassent pas basculer le conflit dans une guerre mondiale. « La deuxième c’est que ça puisse apporter un soutien réel et efficace à nos amis ukrainiens. Et pour ça, il faut prendre la réalité des capacités, le maintien en condition opérationnelle et les délais de formation », a ajouté le chef de l’État, avançant que les pays alliés de l’Ukraine se sont toujours assurés de savoir à quel moment les livraisons « arrivaient sur le terrain » et à quel moment des soldats ukrainiens pouvaient s’en servir.

Le dernier critère avancé par Emmanuel Macron concerne le défi pour les pays alliés de Kiev « de ne pas affaiblir les capacités propres de défense ». Le président français a d’ailleurs souligné l’importance de ce dernier point pour les « structures critiques ».

« Ces critères étant appréciés et en coordonnant ces efforts de manière collective avec nos principaux alliés, dont l’Allemagne évidemment, nous aurons un travail à conduire dans les jours et les semaines à venir », a encore fait savoir Emmanuel Macron lors de cette conférence de presse commune avec Berlin.

Face au renforcement des défenses russes sur le front, l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky ne cessent d’implorer ses alliés à lui fournir des chars lourds de fabrication occidentale. Samedi, l’Ukraine avait dit regretter « l’indécision générale » des Occidentaux qui ne s’étaient pas accordés lors de la réunion de Ramstein, sur une base militaire américaine en Allemagne. Berlin restant frileux à l’idée de fournir des chars lourds, ce qui serait vu comme une provocation de plus par Moscou.

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