Guerre en Ukraine : Biden accepte que Kiev frappe le sol russe avec les armes occidentales, sous conditions

Joe Biden a changé d’avis sur l’utilisation par Kiev d’armes occidentales contre la Russie le 30 mai 2024.
MANDEL NGAN / AFP Joe Biden a changé d’avis sur l’utilisation par Kiev d’armes occidentales contre la Russie le 30 mai 2024.

ÉTATS-UNIS - Retournement de situation. Joe Biden, qui s’y refusait jusqu’ici, a donné son feu vert pour que l’Ukraine frappe des cibles sur le sol russe avec des armes occidentales, a indiqué ce jeudi 30 mai un responsable américain. Mais à certaines conditions.

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« Le président a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer », a dit cette source. Un changement de doctrine par rapport au refus catégorique de la Maison Blanche sur le sujet quelques jours plus tôt.

La même personne a ajouté toutefois que les États-Unis continuaient à s’opposer à des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe. « Notre position d’interdiction de l’utilisation d’ATACMS ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé », a-t-il dit.

La France également pour

Les ATACMS sont des missiles de longue portée fournis par les Américains à l’Ukraine, pouvant aller jusqu’à 300 km de distance. Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, est la cible quasi-quotidienne de bombardements venant principalement du territoire russe. La Russie a lancé début mai une offensive dans la région, et gagne du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté.

Quelques jours plus tôt en Allemagne, Emmanuel Macron s’était dit en faveur des frappes ukrainiennes sur le sol russe avec les armes fournies par les alliés. « On doit leur permettre de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles (...), les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est agressée », a ainsi lancé le président français lors d’une conférence de presse aux côtés du chancelier Olaf Scholz, au dernier jour de sa visite d’État.

Il avait toutefois souhaité tracer une ligne rouge, évoquant des frappes limitées aux bases militaires russes d’où la Russie frappe l’Ukraine. « On ne doit pas permettre de toucher d’autres cibles en Russie, et évidemment [pas] des capacités civiles », a-t-il imposé comme condition sine qua non.

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