Guerre en Ukraine : à Zaporijjia, « l’accident nucléaire s’approche dangereusement », alerte l’AIEA

La centrale nucléaire de Zaporijjia subit une série d’attaques de drones depuis début avril 2023. (Photo d’illustration du site situé au sud de l’Ukraine)
STRINGER / AFP La centrale nucléaire de Zaporijjia subit une série d’attaques de drones depuis début avril 2023. (Photo d’illustration du site situé au sud de l’Ukraine)

INTERNATIONAL - Le message d’alerte n’a jamais été aussi clair. « Nous nous approchons dangereusement d’un accident nucléaire » à Zaporijjia, a alerté ce lundi 15 avril au soir le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Rafael Grossi a par ailleurs notifié qu’il était « impossible » de savoir qui était responsable des récentes attaques contre la centrale nucléaire ukrainienne.

Guerre en Ukraine : au moins 3 impacts d’attaques de drones sur la centrale de Zaporijjia, selon l’AIEA

Le site de Zaporijjia, occupé depuis mars 2022 par la Russie dans le sud de l’Ukraine, a subi une série d’attaques de drones à partir du 7 avril, Moscou et Kiev se rejetant mutuellement la responsabilité.

Preuves scientifiques insuffisantes

« Il est tout simplement impossible » d’identifier le pays responsable de ces nouvelles attaques, a poursuivi le directeur général de l’AIEA. Parce que les attaques ont été menées par des drones qui peuvent faire des détours et que les drones en question « peuvent être obtenus pratiquement n’importe où ».

« Les preuves scientifiques ne sont pas là pour nous permettre de dire de façon indiscutable que cela vient de là ou de là », a-t-il insisté.

D’où qu’elles viennent, ces « attaques irréfléchies », les premières à viser directement la plus grande centrale d’Europe depuis novembre 2022, « doivent cesser immédiatement », a-t-il plaidé lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU dédiée à cette question.

Les sept « piliers » de la sécurité nucléaire compromis

« Bien qu’heureusement elles n’aient pas provoqué d’incident radiologique cette fois-ci, elles ont largement augmenté le risque à la centrale de Zaporijjia, où la sûreté nucléaire est déjà compromise », a ajouté le directeur général de l’instance onusienne, qui dispose d’experts sur place. Elles constituent également un « dangereux précédent, en ayant atteint avec succès la structure de confinement d’un réacteur ».

« Deux années de guerre pèsent lourdement sur la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Chacun des sept piliers de l’AIEA sur la sécurité et de la sûreté nucléaires ont été compromis. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire en attendant qu’un dernier poids fasse pencher la balance en équilibre instable », a-t-il plaidé.

Même si les six réacteurs de la centrale sont à l’arrêt, « les dangers potentiels d’un accident nucléaire majeurs restent bien réels », a-t-il conclu.

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