Guerre en Ukraine : à Prague, Emmanuel Macron appelle les alliés à « ne pas être lâches »

POLITIQUE - À bon entendeur. Emmanuel Macron, en visite d’État en République tchèque, a appelé, ce mardi 5 mars, les alliés de l’Ukraine à « ne pas être lâches » face à « des puissances devenues inarrêtables ». Le 26 février dernier, le président avait déclaré qu’un envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait « être exclu » à l’avenir, tout en reconnaissant qu’il n’existait à ce stade pas de « consensus » parmi les alliés de Kiev.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron a progressivement haussé le ton sur le rôle de la France

« Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe où il conviendra de ne pas être lâches », a lancé le chef de l’État français face aux membres de la communauté française vivant à Prague. « On ne veut jamais voir les drames qui viennent », a-t-il prévenu comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Il semble ainsi assumer ses propos très commentés sur la possibilité d’envoyer de troupes.

« Il nous faudra être à la hauteur de l’Histoire et du courage qu’elle implique », a-t-il insisté. Cette visite en République tchèque vise à mettre en scène son « attention particulière » portée à l’Europe centrale, a expliqué son entourage à la presse.

Un peu plus tard dans la journée, le président français a « assumé » d’avoir appelé à un « sursaut stratégique », mettant en garde contre « l’esprit de défaite », « qui rôde », lors d’une conférence de presse avec son homologue tchèque.

Emmanuel Macron isolé

« Est-ce notre guerre ou n’est-ce pas notre guerre ? Pouvons-nous nous détourner, considérer que les choses peuvent continuer à se jouer ? Je ne crois pas et donc c’est un sursaut stratégique auquel j’ai appelé et que j’assume pleinement », a insisté Emmanuel Macron, estimant que « la clarté » de ses propos était « ce dont l’Europe avait besoin ». « Nous ne voulons pas d’escalade, n’avons jamais été dans la belligérance », a-t-il insisté.

Mais des États-Unis à l’Allemagne en passant par la grande majorité des autres alliés, les dirigeants se sont succédé pour prendre leurs distances avec les propos du chef de l’État français et assurer qu’il n’était pas question d’envoyer des soldats sur le sol ukrainien.

Vladimir Poutine a lui mis en garde contre une « menace réelle » de guerre nucléaire en cas d’escalade. « Nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe et nous refusons d’entrer dans une logique d’escalade », avait répondu à distance Emmanuel Macron dans le journal tchèque Pravo, tout en assumant de lancer ce « débat » sur « tout ce qu’il est possible de faire pour soutenir l’Ukraine ».

La visite « sera l’occasion de discuter de cette initiative » et éventuellement d’apporter ces « précisions », s’est borné à dire un conseiller français. Tout en relativisant la portée de ce mécanisme « ad hoc » et « d’urgence » sur la base de participations « bilatérales ».

Paris, de son côté, plaide toujours pour que l’argent européen serve à financer la production d’armes au sein de l’Union européenne, au nom de sa souveraineté et du développement de son industrie de défense.

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