Guerre Israël-Hamas : De Villepin dit oui à la solution à deux États, mais à plusieurs conditions

L’ancien Premier Ministre et ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin plaide pour une solution à deux États, au micro de France Info, le 7 novembre 2023.
France Info L’ancien Premier Ministre et ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin plaide pour une solution à deux États, au micro de France Info, le 7 novembre 2023.

PROCHE-ORIENT - Plusieurs conditions pour espérer arriver à la paix. L’ancien Premier Ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a réaffirmé ce mardi 7 novembre, au micro de France Info, sa confiance en une solution à deux États, pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Un mois pile après les attaques terroristes menées par le Hamas qui ont fait des centaines de morts et déclenché une violente riposte de Tsahal, notamment dans la bande de Gaza.

Guerre Israël-Hamas : qu’est-ce que la solution à deux États véritable totem du conflit israélo-palestinien

« Tous les Israéliens l’ont compris : ils ne peuvent plus vivre avec les Palestiniens, a-t-il avancé. Il faut donc une politique de séparation qui doit être digne : c’est-à-dire conférer aux Palestiniens un état viable et véritable, qui pourra se construire et être d’autant plus en paix ».

L’ex-ministre des Affaires Étrangères a également estimé que le départ des colons israéliens de Cisjordanie est « le prix de la sécurité pour Israël ». Dominique de Villepin n’hésite pas non plus à faire la comparaison avec la fin de la Guerre d’Algérie qui a vu le départ d’un million de Français d’Algérie. « C’est l’histoire », a-t-il ajouté.

Plusieurs étapes vers la paix

Avant toutefois d’en arriver éventuellement à une solution à deux États, Dominique de Villepin estime qu’il faudra une nouvelle administration sous la protection des Nations Unies dans la bande de Gaza. « On va se retrouver avec un territoire de Gaza détruit, sans aucune forme d’administration civile », prévient-il. « Je pense que la meilleure stratégie, c’est d’avoir une administration internationale, qui peut-être en partie arabe, sous l’égide de l’ONU ».

Cette administration devrait permettre de « remettre en état de marche » Gaza et sa population, mais aussi de « démilitariser » l’enclave palestinienne et d’« exfiltrer les soutiens du Hamas », pour tendre vers la paix et une stabilisation de la région.

« La paix est toujours utopique, mais il y a une raison d’y croire : c’est que tant que nous n’aurons pas fait cela, Israël ne vivra pas en sécurité, et nous non plus », appuie l’ancien ministre, rappelant que cette guerre ne se limite pas à la montée de la violence au Moyen-Orient.

« Ce qui m’inquiète aussi c’est la montée de l’antisémitisme en France », a-t-il enfin ajouté, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait ce dimanche que 1 040 actes antisémites avaient été recensés en France depuis l’attaque du 7 octobre, début de la guerre entre le Hamas et Israël.

« Il faut que nous mesurions la mémoire douloureuse que nous avons pour les communautés juives, arabes et musulmanes. Il faut se rassembler et donner l’exemple sur notre propre territoire que nous pouvons vivre ensemble », a martelé l’ancien ministre.

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